Si je
n'avais pas tourné une seule des pages du premier tome "La
galerie des jalousies" écrit par Marie-Bernadette Dupuy, je
n'aurais pas connu l'histoire de Isaure Millet, fille de paysan, et de Thomas Marot, fils de mineur. J'ai été passionnée par l'histoire
des familles Millet-Marot et tout ce qui les entoure. Je ne savais
pas qu'il y avait eu des mines de charbon exploitées en Vendée, à
Faymoreau, plus précisément. Ce roman se déroule après la
guerre de 14-18. L'écrivaine décrit les gueules cassées, les
gueules noires et les terribles coup de grisou dans une
époustouflante intrigue. Un roman captivant qui m'a conduit jusqu'à
Faymoreau.
C'est une commune bocagée, située à
l’extrême sud-est de la Vendée. Elle est bordée d’un côté
par le département des Deux-Sèvres et de l’autre par la rivière
Vendée. D’une superficie de 1.100 hectares, elle dépend du canton
de Saint-Hilaire-des-Loges. Aujourd’hui, Faymoreau est connue pour
son Centre Minier. Elle était déjà célèbre pour ses moulins
particulièrement actifs grâce à la Coopérative Agricole du Val de
Loire toujours propriétaire des lieux.
Depuis l’an 1003 jusqu'au milieu du
XIIIe siècle, les terres de Faymoreau appartiennent aux plus grands
seigneurs du Poitou : les familles Chabot, Lusignan puis
Parthenay-l’Archevêque. En 1251, Gognore l’Archevêque en fait
don à Guillaume Fort. En 1330, la seigneurie devient propriété de
la famille du Puy du Fou suite au mariage de Catherine Fort avec Jean
du Puy du Fou et y restera pendant trois siècles. Plusieurs
propriétaires suivront : Panou, de Grimoüard… De 1793 à 1802, la
commune est dépourvue de maire car le village dépend de
l’administration municipale du canton de Foussais.
En 1827, un sabotier découvre par
hasard du charbon, à Marillet, près de Faymoreau, en creusant un
puits près de sa maison. De là commence pour Faymoreau et sa
région, une grande aventure qui durera 130 ans.
En 1836, une verrerie est créée pour
consommer sur place, le charbon de faible qualité, destiné à
alimenter les fours. L’entreprise produit jusqu'à un million de
bouteilles pour les régions de Cognac et Bordeaux, des bocaux ainsi
que des cloches à jardin.
En 1840, la Société des Mines de
Faymoreau, qui exploite le charbon dans le bassin, bâtit le premier
coron pour loger les mineurs et leurs familles. Quelques années plus
tard, le village minier de Faymoreau, distant du bourg de deux
kilomètres, se développe avec la construction du quartier de la
direction, de la Chapelle des Mineurs, des corons de la haute et de
la basse terrasse, des écoles…
La ligne de chemin de fer Angers-Niort,
qui traverse le bassin minier de Faymoreau, ouvre de nouveaux
débouchés en 1869.
Quelques années après la construction
de l’Hôtel des Mines et du dortoir des célibataires,
l’électricité arrive dans le Sud-Vendée, dans les Deux-Sèvres
et dans le Nord de la Charente-Maritime, grâce à la création de la
centrale électrique de Faymoreau en 1922. La main-d’œuvre afflue
de toute l’Europe et principalement de Pologne. La commune compte à
cette époque plus de 1.000 habitants (202 en 2017). La production de
charbon atteint 60.000 tonnes par an. Pendant la Seconde guerre
mondiale, malgré l’occupation allemande, les mines deviennent un
lieu de refuge pour les réfractaires au Service du Travail
Obligatoire.
En 1950, la centrale électrique
s’arrête ce qui porte un coup fatal à la mine qui vend le tiers
de sa production à EDF. Le gisement de charbon s’épuise, la
Société des Mines effectue les premiers licenciements. La mine
ferme définitivement le 28 février 1958. Les derniers mineurs sont
reclassés dans d’autres sites miniers français. La fin de
l’exploitation du charbon endort le village de Faymoreau, la
population diminue, les commerces ferment progressivement…
Fort de ce glorieux passé industriel,
le Conseil municipal de Faymoreau décide en 1995, de lancer un grand
projet culturel et touristique afin de faire revivre et développer
la commune marquée par l’exode rural et le déclin économique.
Aujourd'hui, le Centre Minier propose
au public un voyage au centre de la mine.
Hôtel des mines |
Rue Coron du bas de soie ou de la Haute terrasse ? |
La salle des pendus |
Elles fonctionnent de manières variées comme par chimiluminescence, à l'essence, au gaz, à l'huile et même au pétrole, pour certains modèles. |
Départ, envoyer la cage... tous ces signaux semblent d'une époque lointaine et pourtant à entendre, à ce jour, les anciens mineurs : C'était hier ! |
Eux aussi, travaillaient, parfois, couchés ! |
Les chariots transportant le charbon |
Que sont-ils devenus ? |
Un sac de charbon pour réchauffer les maisonnées mais aussi alimenter les chaudières des verreries |
Lorsqu'ils étaient au fond de la mine, d'autres travaillaient à l'air pur... |
À demain pour de nouvelles aventures !
Quelle magnifique découverte que cette mine vendéenne! A partir d'un roman, l'envie de découvrir ces lieux est irrésistible.
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