vendredi 31 mai 2019

La plage

Alors que les ombres se rétrécissaient, nous avons enfourché nos vélos, le thermomètre affichait trente-quatre degrés, à l'abri sous les arbres, dans la forêt, la piste cyclable était encombrée de vélos et de trottinettes, nous sommes rapidement arrivés dans le centre du Vieux-Boucau, grouillant de monde, que nous commençons à connaître.

Avant le barrage, nous avons bifurqué en direction de la Grand'Plage qui se prolonge par la plage des Sablères.

Il faut vraiment être courageux pour mettre les pieds dans l'eau, non pas qu'elle soit froide, mais à marée basse, l'océan est loin !

Une escale chez le mécano pour une révision de ma bicyclette et surtout le changement des patins de freins, et hop ! Un tour du lac marin avant de revenir sur le camping.

Aujourd'hui l'écrivain fait relâche. Il n'y a pas besoin de commentaires, il suffit d'admirer les photos, regardez bien le ciel, et... imaginez !




Petite révision

Le canal

Dommage la mer monte !

Las Vegas ?


Il faut en revenir !




Vu sur le lac marin

Ecole de voile sur le lac

jeudi 30 mai 2019

Le barrage

Nous étions repartis sur les pistes cyclables en direction du Vieux-Boucau, signifiant "vieille embouchure", la ville fut autrefois le Port d’Albret. Il pourrait être encore le premier port du littoral landais si l'Adour n’avait pas été détourné en 1578 au profit de Bayonne. Sur la voie verte, nous n'étions pas seuls contrairement à hier. Les rires d'enfants, les moteurs des vélos électriques, les dérailleurs, les roues des planches à roulettes ou de trottinettes étaient le fond sonore dans la forêt abritant une faune sauvage, quoique, j'ai dû par deux fois faire un petit écart pour éviter quelques moineaux picorant des miettes abandonnées par des passants affamés. Il faisait très chaud, vingt-huit degrés.

Le vieux-boucau : "Le Lac Marin tel qu’on le connaît aujourd'hui a vu le jour en 1966. Avant sa création la commune était confrontée à une obstruction régulière de l’embouchure due à l’ensablement. De nombreux projets se sont alternés sur la construction de digues. C’est la mise en place du lac marin qui mit fin à cette situation d’ensablement. Ainsi au printemps 1975, une drague hollandaise arrive par la mer pour creuser le canal et le lac marin. En mai 1976, l’essentiel du système d’alimentation et de vidange du lac est en place. Depuis tout un ensemble touristique s’est construit autour du lac marin".

Toutes les boutiques en ce jeudi de l'ascension sont ouvertes, les terrasses des restaurants étaient bondées. Dans les rues, pavées, des personnes se croisaient, se doublaient, s'arrêtaient pour regarder les stands, un cornet de frites ou une glace à la main, et, le plus souvent, un téléphone vissé à l'oreille. J'entendais des brides de phrases en français et en langues étrangères. J'étais parmi cette foule, chamarrée, tenant mon vélo d'une main et mon appareil photos de l'autre. J'allais rejoindre le lac marin.

Arrivée au barrage, des pêcheurs à la ligne essayaient d'attraper "la Royale". On ne l'appelle pas ainsi que pour ses reflets argenté et ses bandes jaunes dorées au dessus des ouïes, mais aussi pour sa saveur ! C'est la dorade ! Au bout du canal de couleur indigo, entre deux monticules de sable blond, je discernais l'infini du bleu de la mer sous un ciel azurin.

Nous avons continué notre chemin en admirant les plages bien agencées en forme de criques : une pour les baigneurs, une autre pour les amoureux de la barque ou du pédalo. Des bancs, faisant face au lac azur, pour les admirateurs ou les rêveurs sont disposés avec générosité.

J'étais de l'autre côté du rivage sur la commune de Souston, Je le savais bien, lorsque je disais hier, que j'étais bien certaine que, du balcon d'un appartement, la vue devait être splendide : là j'étais juste en face, la vue doit vraiment être fabuleuse.

Beaucoup plus loin, j'étais attirée par une dame qui ramassait des palourdes au milieu d'algues, elle me faisait penser aux femmes asiatiques récoltant du riz dans les rizières.

Nous avons laissé la foule et sommes revenus, à travers la forêt, au camping.

Je vous laisse contempler les photos.


Le barrage






Elle ramasse des palourdes

De l'autre côté du rivage

De retour dans la forêt


mercredi 29 mai 2019

Le lac marin

Quel plaisir, aujourd'hui d'avoir enfourché le vélo. Le ciel était bleu, un légère brise m'a permis d'endurer la chaleur des rayons du soleil, le mercure affichait vingt-sept degrés. Nous avons rejoint la piste cyclable, juste à côté de l'entrée du camping. Direction Soustons à onze kilomètres. Sur la voie verte, parfois cabossée par les racines des arbres, je n'entendais même pas les oiseaux chanter, en plein milieu de l'après-midi, ils devaient faire la sieste. Seul le son des maillons de la chaîne, agrippant les dents du pignon de ma bicyclette, venait perturber le silence.

Les forêts de sapins et d'eucalyptus, les champs de pâquerettes et de fleurs sauvages, tourbillonnants à mon passage, étaient agréable à admirer. J'ai été séduite par les couleurs de dégradés de vert et de sable et, l'odeur des pins, de la résine et de la fraîcheur maritime. Que ça sentait bon !

Nous avons contourné, en parti, le lac marin. Des façades d'appartements, aux couleurs basques, font face au lac, je suis bien certaine que, d'un balcon, la vue est royale. Des plages ici, des plages là. Des bateaux, des pédalos, cela donne envie de prendre le large, surtout que la mer est juste là, après le barrage, que nous irons voir demain. Puis arrivés au Vieux-Boucau nous avons fait un tour dans les ruelles désertes, les vitrines des boutiques sont éteintes, les vendeurs font aussi la sieste !

En passant devant l'église St Clément mes yeux se sont rivés vers la girouette tout en haut du clocher. Mais, c'est un poisson ? Les premières constructions de cet édifice remontent, selon la tradition locale, aux années 1630 lorsque le bourg de pêcheurs devint autonome, c'est certainement la raison de la présence de l'animal aquatique tout la haut.

Puis, toujours devant l'église, ne présentant pas un grand intérêt architectural, je suis restée coite devant deux platanes siamois, joints par leurs branches. Sous l'arche verdoyante, je scrutais le ciel bleu.









N'est-ce pas original ?

L'église St Clément


Une girouette aquatique

regardez bien de près : ils sont siamois


mardi 28 mai 2019

Messanges : le marché

Que dirais-je aujourd'hui ? J'ai tellement parcouru de kilomètres depuis le début de l'année qu'il est bon de me poser quelques jours, en France, dans les Landes. Un des plus vastes départements français, le deuxième département métropolitain après la Gironde, il s’étend sur plus de 9.000 km².

Le soleil, timide, est de retour. Il fait vingt-deux degrés. Ce matin, un joli tour à vélo, dans les rues du Vieux-Boucau, pour flâner sur le marché, nous a dégourdi les jambes.

Les étals commencent à être abondants à cette époque de l'année, il paraît que l'hiver, seulement, quelques vendeurs de fruits et de légumes sont présents. À cette saison, les camelots reviennent sur les côtes. Des vêtements mais surtout des produits régionaux sont sur les présentoirs.

Les magasins de souvenirs sont nombreux, j'en ai profité pour lécher presque toutes les belles vitrines bigarrées et éclairées par des spots en cascade. Mais il était tard, nous y reviendrons un autre jour. Nous pensons rester, dans cette région, une bonne semaine. Je vais découvrir et vous raconterais : Un nouvel article de mon blog.



Le marché est juste derrière moi

lundi 27 mai 2019

Messanges pour les historiens ou les curieux, comme moi !

Aujourd'hui, il ne fait pas froid, vingt-quatre degrés, néanmoins, depuis cette nuit, des averses arrosent le camping-car. Nous profitons de cette journée, légèrement humide, pour remplir le frigidaire, le congélateur et faire le plein de gaz.

Toutes ces tâches étant faites, demain je serais entièrement libre pour visiter la région et mettre en ligne de nouvelles photos.

Voici un résumé, pour les historiens ou les curieux, comme moi, du livre de Marie-Claire Mangou-Nautiacq, "Messanges, un village du Marensin"

Messanges est un village d’environ 1000 habitants, situé au sud des Landes dans le canton de Soustons. D’une altitude moyenne de 7 à 8 m, bordée par l’océan à l’ouest, la commune est limitrophe avec celles de Moliets au nord, d’Azur à l’est et de Vieux-Boucau au sud. Les bourg et ses « quartiers » entourés de vastes pinèdes et d’étangs paisibles offrent aux visiteurs l’image d’une localité typique du Marensin.

L’origine du nom de Messanges :

Il existe peu de documents qui permettent de retracer l’histoire de notre village, en ce qui concerne son nom, de nombreuses hypothèses ont été émises. Voici la plus poètique : D. Habas, historien landais dit ceci : « L’heureuse sonorité du nom évoque la nature chantante des lieux… le gazouillis des oiseaux rien qu’en pensant aux mésanges. »

Les temps anciens :

Grâce aux vestiges trouvés au siècle dernier, nous savons que la région était traversée à l’époque gallo-romaine par le "Camin Romiou", une voie côtière qui reliait Bordeaux à Dax et Bayonne. Le littoral devait être bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui puisque l’on ramassait des huîtres au bord de la route des lacs.

Il nous faut cependant parvenir au XIII siècle pour trouver une première mention écrite concernant Messanges, une des paroisses de ce petit pays côtier que l’on nommait alors "Marensin". Au Moyen-Age, la baronnie du Marensin délimitée au nord par le courant de Contis et au sud par celui de Soustons comptait seize paroisses : Azur, Castets, Escalus, le Boucau-Vieux, Léon, Linxe, Lit, Maa, Messanges, Mixe, Moliets, Saint Girons du Camps, Saint Girons de l’Est, Saint Michel, Taler et Vielle.

La première mention écrite de l’existence de Messanges date de 1242 dans un écrit du roi d’Angleterre Henri III.

L’Ordre des Templiers possédait à Messanges des terres dépendantes de la commanderie de Moliets. Il s’agissait d’un "casau" (terme gascon qui signifiait une maison avec des terres attenantes) et d’une autre terre. Certains pensent qu’on y accueillait des pèlerins sur le chemin de Compostelle. En effet, Messanges et Moliets se trouvaient à proximité d’un chemin de Compostelle qui selon les historiens, suivait le même tracé que l’antique "Camin Romiou" des romains. A l’époque, la traversée des Landes était éprouvante et avait fort mauvaise réputation. Il reste d’ailleurs à Messanges certains noms de lieux inquiétant … Qu’arrivait-il au pèlerins lorsqu’ils passaient au "Ruste" (rôti), au tuc des "Boulurs" (tuc des voleurs), à Judas. Ne mettaient-ils pas leur âme en péril lorsqu’ils s’arrêtaient au "Galant" ?

Il existait cependant une communauté établie et active à Messanges. En effet, le lieu bénéficiait d’une situation géographique privilégiée du fait de son emplacement dans une large dépression entourée de dunes anciennes sans risque d’ensablement ou d’inondation pour les cultures. Messanges était bordée à l’ouest par l’océan et s’étendait en continu du nord au sud de Moliets à Soustons et à jusqu’à Azur à l’est. Son territoire était fait de dunes de sables, d’eaux et de marais impropres à la culture, vers l’est, il était couvert de forêts de pins. Au milieu, s’étendaient les champs et les vignes. La vie des messangeots était certainement dure et précaire. En ces temps-là, ils habitaient des cabanes de bois et de pisé. Les messangeots vivaient probablement de la culture ancestrale du millet et du pais, de la production du miel, de la pêche, du commerce de la résine, de la poix et du bois, spécialités du Marensin depuis des temps immémoriaux. Les plus riches possédaient une basse-cour, un cochon, quelques moutons et des chèvres que l’on faisait paître sur les dunes côtières dans les bruyères et les ajoncs. C’est au XIIIème siècle que la vigne est apparue dans notre région.

Un caprice inouï de la nature va transformer la vie paisible de notre petite bourgade. Il ne s’agît rien de moins que le déplacement de l’embouchure de l’Adour de Cap Breton à Messanges. L’Adour serait arrivé au "Plecq" entre 1307 et 1360 (il est impossible de connaître la date exacte de cet événement car il n’existe aucun texte officiel relatant l’événement). Le plecq qui sera appelé plus tard Vieux-Boucau était encore un quartier de Messanges. Il semblerait donc qu’au début du IXème siècle, à l’occasion simultanée d’une forte tempête qui obstrue l’embouchure de l’Adour à Capbreton et de grosses crues en amont du fleuve, les eaux tumultueuses de l’Adour ont été poussées violemment vers le nord, le long de la dune littorale, jusqu’au Plecq, rasant tout sur leur passage. Le fleuve dépassait même ce point, créant un remous jusqu’à Moïsan avant de revenir se jeter à la mer dans la petite ouverture des ruisseaux de Messanges et de Soustons, l’agrandissant considérablement. Le bassin creusé par les remous formait une rade très sûre (dont il ne reste que l’étang de Moïsan) qui se situait grosso modo entre l’emplacement des trois campings aux noms très évocateurs : le "Vieux Port", "La côte" et le "Moïsan". Messanges et surtout le quartier du Plecq vont bénéficier durant deux siècles et demi, jusqu’en 1578, d’un essor sans précédent.

Un accroissement sensible de la population se produit aux XVéme et XVIéme siècles. L’activité se partageait entre deux pôles principaux. L’un résolument tourné vers la mer, était au Plecq. L’autre était au bourg, gardant sa vocation rurale. Il ne resterait plus qu’une maison datant de cette époque de relative richesse : une grande bâtisse proche de l’église, dont la façade s’orne d’un décor de croisillons et d’une fenêtre à meneaux de bois. C’est peut-être aussi à cette époque que s’est développé le quartier de Messanges qui sera appelé plus tard "quartier Caliot". La proximité du tuc du Pey de l’Ancre, au pied duquel s’étendant la rade et le voisinage du port en faisaient un lieu propice pour s’y établir. Il est probable qu’on y cultivait déjà la vigne. On peut aussi retrouver, proche de l’église, sur le ruisseau de la Prade, le lieu-dit "au moulin" qui marque l’emplacement d’un ancien moulin utilisé encore au siècle dernier.

Malheureusement tout à une fin…les éléments déchaînés qui avaient amené vers Messanges le fleuve et la prospérité, vont, aidés par l’homme cette fois, nous les reprendre. L’embouchure de l’Adour devenait de moins en moins praticable en raison d’un phénomène d’ensablement qui pouvait provoquer des inondations catastrophiques jusqu’à Bayonne. En 1556, Bayonne (qui n’entendait pas partager "son" fleuve d’avantage) décida de s’approprier l’Adour en projetant une embouchure au Boucau-Neuf. Enfin, après des travaux titanesques et à la suite d’une forte tempête et d’une violente crue de l’Adour, qui inondèrent une fois de plus Bayonne, le fleuve put rejoindre l’océan par le nouveau chenal. C’était le 28 octobre 1578, jour heureux pour Bayonne, mais ô combien malheureux pour Vieux-Boucau et Messanges. La légende nous raconte qu’un bateau, le Moïsan, se trouvait ancré à terre au fond de la rade pour laisser passer la fameuse tempête du 28 octobre 1578. Le bateau ne put jamais regagner la mer faute du retour des eaux détournées à Bayonne.

Le détournement de l’Adour marque la fin d’une période de relative prospérité. Un exode massif de la population suit le départ du fleuve et Le plecq nommé dorénavant Port d’Albret, puis Vieux-Boucau acquiert définitivement son autonomie. Finalement, notre village poursuivant sa vocation rurale survécut tant bien que mal au détournement de l’Adour. La diversification des productions agricoles et sylvicoles jointe aux revenus tirés des pins, de la vigne et du miel assurait le minimum vital. Il ne faut pas oublier aussi l’élevage des moutons, l’image du berger juché sur ses échasses, surveillant les troupeaux qui paissaient sur les terrains vacants, en bordure des étangs ou sur les dunes mouvantes de la mer, qui reste incontournable dans notre pays. En ce qui concerne les revenus tirés des pins, il ne s’agissait pas à l’époque de revenus issus de la vente du bois mais plutôt de la résine et de ses dérivés. Le gemmage était pratiqué intensivement. On n’utilisait pas encore le fameux pot de résine mais on creusait au pied de l’arbre un trou, le "crot", dans lequel on recueillait le précieux liquide.

En raison de son aspect déshérité, le pays landais va acquérir au cours des siècles une réputation de plus en plus misérable, souvent exagérée, dont ses habitants vont être les premières victimes.

Pendant la période révolutionnaire, à l’époque de la création du département des Landes, Messanges faillit prendre une certaine importance administrative. L’assemblée départementale des Landes avait proposé à l’Assemblée Nationale de réunir notre commune à celles de Vieux Boucau, Moliets, Maa, dans une seule municipalité dont le chef-lieu aurait été Messanges qui présentait encore à l’époque une santé économique et démographique meilleure que ses voisines. La proposition ne fut pas retenue.

Le premier Maire de Messanges, Jean Fayet, est élu en 1793. Au début du XIXéme siècle, la situation de la commune n’est guère brillante. La dépopulation s’accentue, les biens communaux se dégradent. Le bourg à cette époque ne compte plus que 10 maisons. La mortalité infantile est très forte. Les marais insalubres favorisent la propagation des fièvres. À ce sombre tableau vient s’ajouter un incendie catastrophique qui ravage la contrée en 1803. Le 23 août, le feu, parti de Seignosse, gagne les forêts de Soustons, Vieux Boucau et Messanges. Le 27 août 700.000 pins brûlent en un jour.

A cette époque, il n’y avait pas d’école à Messanges. Il faut attendre 1816, pour que la loi oblige les communes à prendre en charge l’enseignement des enfants. Une salle de classe et un logement pour l’instituteur sont installés dans la maison communale (aujourd’hui, emplacement de la poste) construite en 1835, près de l’église. L’urbanisation de la commune se poursuit avec l’aménagement en 1849 d’une place publique devant le presbytère.

Petit à petit, dans les années 1880, au village, les mœurs s’adoucissent et les habitants s’adonnent à des occupations plus divertissantes. Les gens se rencontrent dans les estaminets pour boire un bon coup certes, mais aussi pour se rencontrer, discuter de chasse, de pêche et jouer aux quilles. La municipalité se préoccupe aussi comme il se doit du sort des plus démunis. Un atelier de charité est créé en 1883 et chaque année, pour le 14 juillet, on offre le pain et le fromage gratuitement. Cette tradition charitable se perpétuera jusqu’aux années 1950.

Les dernières années du siècle voient de nouveau aménagement. La commune achète, en 1889, un terrain pour la construction d’une école de filles au lieu-dit "Minjon", au bourg, le long de la route de Messanges à Vieux Boucau. En 1889, le cimetière qui entourait l’église est déplacé le long de la route de Vieux Boucau.

La forêt. Jadis, la forêt ne poussait que sur les dunes anciennes. C’est au XIXème siècle que l’on se préoccupa du boisement systématique des Landes de Gascogne et de la fixation des dunes océanes. A Messanges, les opérations de boisement prennent place en 1837. Le paysage est alors fixé tel que nous le connaissons aujourd’hui avec d’ouest en est : la plage, la dune haute, la "lette" (zone protectrice entre la dune et la forêt où la végétation prend des formes tourmentées) et la forêt de pins jusqu’au bourg. Remarquons que cet espace naturel entre mer et village n’a pas été défiguré par une urbanisation touristique abusive. Au XIXème siècle à Messanges, le marché de la résine représente alors une source d’appréciable profit. A la fin de ce même siècle, la révolution industrielle va générer un autre besoin qui fera les beaux jours de la forêt landaise : les fameux poteaux de mines dont les mines de charbon du nord de la France et de l’Angleterre faisaient une énorme consommation pour étayer les galeries. Mais l’âge d’or du pin durera moins d’un siècle. La résine cessa d’être rentable et la demande des poteaux de mines diminua peu à peu pour finalement s’arrêter en même temps que fermaient les mines de charbon. Aujourd’hui, la production de pâte à papier, la fabrication de panneaux de particules, les bois d’œuvre et de menuiserie demeurent les principaux débouchés des pins.

La modernité fait irruption à Messanges au tout début du XXème siècle, avec l’arrivée du chemin de fer. En effet, en 1904 le tronçon Soustons-Léon, via Messanges est construit. A ce petit train qui cahotait à travers la forêt de pins, s’attache très vite une réputation d’inconfort notoire. On l’appelait le "matchecul". Un surnom dû à la rudesse de ses sièges en bois. Sa lenteur était proverbiale, on avait donc tout le temps d’admirer le paysage. (La ligne de chemin de fer sera désaffectée dans les années 1950. Les anciennes gares restent les seuls témoins de ce temps révolu)

En 1904, le chemin de la morue qui menait à la plage est rectifié, élargi, empierré. A cette même époque, on bâtit sur la dune une maison de bois pour servir de salle de bal. Elle fut endommagée pendant la guerre puis refaite et sert aujourd’hui de snack-bar pendant la période estivale.

En 1910, Messanges va enfin obtenir son bureau de poste permanent. Il sera installé à la place de l’ancienne mairie-école près de l’église. La même année, la mairie et la nouvelle école sont édifiées route de Vieux Boucau. Et en 1911, ce sera le tour de la salle des fêtes. Dans les années 30, une colonie de vacances est construite sur la route de la plage pour accueillir les garçons du département. Aujourd’hui la colonie a été transformée en hôtel.

De 1940 à 1945, Messanges se trouve en zone occupée. La dune et la plage, truffées de mines, sont interdites à la population. Deux blockhaus, éléments du Mur de l’Atlantique, sont construits sur la dune. Ils étaient reliés par un souterrain. Aujourd’hui, les blockhaus ont glissé sur la plage et s’enfoncent un peu plus chaque année dans le sable. Dans l’un des deux, on a retrouvé des caisses d’obus encore intacts.

C’est donc après la guerre que les premiers estivants découvrent Messanges. Deux hôtels les accueillaient, leur offrant un confort rustique mais une ambiance familiale et bon enfant.

Le grand changement pour notre village s’opère dans les années 60 avec la construction des premiers lotissements en 1962. Un premier camping est aménagé le long de la route de la plage, s’agit du camping du "Moïsan".

Aujourd’hui, durant toute la saison d’été, les touristes qui séjournent à Messanges profitent des animations diverses qui leur sont proposées dont les célèbres sardinades annoncées à grands coups de canons. Mais le village a sa propre vie, indépendante du rush de l’été. De nombreuses associations sportives et culturelles organisent une foule d’activités. Et les fêtes sont autant d’occasions pour les messangeots de se retrouver. Messanges a su préserver son côté rural. Dans les quartiers, les champs de maïs ou d’asperges et quelques vignes témoignent encore d’une activité agricole. La forêt couvre les ¾ de son territoire servant d’écrin à trois étangs, celui de la Prade, très profond et poissonneux, le Moïsan, le domaine des hibiscus et des chasses aux canards et le petit étang du Couloum où se reflètent les bouquets de mimosas. Le bourg très fleuri en toutes saisons, offre aux visiteurs l’image d’une commune à la fois coquette et attrayante

C’est incontestablement la plage et l’océan qui attirent le plus les estivants. Les 5 km de plage de sable blond dominés par le sémaphore de la Marine Nationale où la baignade est activement surveillée. La pleine liberté de chevaucher les célèbres rouleaux de la côte d’argent, est réservée aux surfers qui à Messanges peuvent s’adonner à leur sport favori toute l’année grâce à la douceur du climat. La pêche au "surf casting" dans les vagues est très prisée des amateurs de piguets, de maigres et de louvines. On capture aussi des lançons à l’aide d’un filet à la basse mer dans les baïnes.

Forêts, Lacs et Plages sont les trois mots magiques qui figurent sur le logo de Messanges dont les habitants jadis peu tournés vers la mer ont su aujourd'hui renouer les liens avec l’océan.




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Image du net : Photo ancienne de Messanges


dimanche 26 mai 2019

Messanges


Merci beaucoup Sylvie L. pour vos commentaires qui enrichissent et égaient mes articles. Oui, Gustave Caillebotte a réalisé en 1877 une très belle peinture à l'huile "Paris sous la pluie". Mais je suppose que ce peintre, français, était bien à l'abri, derrière une fenêtre ou sous une porte cochère, pour réaliser son œuvre. Tant qu'à moi, j'étais sous la pluie au milieu des rues pavées, un appareil photos dans une main, le plan de la ville tombant en lambeaux de l'autre. J'admirais les belles et hautes façades colorées, et lorsque je redressais la tête, mes lunettes étaient couvertes de gouttelettes d'eau. Je me suis mise à l'abri sous le porche du marché de la Ribera, qui s'élève sur trois étages, situé au bord de la ria de Bilbao, dans le centre du vieux quartier, c'est de cet endroit, presque à l'abri, que j'ai pointé le viseur de mon Olympus pour immortaliser le clocher de la belle cathédrale de St Jacques. Il m'était très difficile de prendre dans son ensemble les bâtiments, la cathédrale, le pont San Antón, ou le marché qui est une importante référence commerciale de Bilbao et territoire biscaïen, car les rues si étroites empêchent le recul du photographe amateur que je suis.

Après notre tour dans la ville historique, nous nous sommes engouffrés dans le bâtiment de la Ribera, cet édifice de style éclectique abrite l'un des plus grands marchés couverts d'Europe avec ses 10.000 m² de superficie. Si l'activité commerçante du marché remonte au XIVe siècle, son bâtiment actuel date de 1929. L'architecte Pedro Ispizua imagina un édifice très moderne pour son époque, permettant à la lumière naturelle de pénétrer dans tous les espaces. Au rez-de-chaussée sont concentrés les marchands de poissons, tandis que les deux étages supérieurs sont réservés aux fruits et légumes et à la viande. Le marché a fait peau neuve en 2010 après deux années de travaux, qui ont notamment rendu toute sa splendeur à la façade. Nous avons acheté quelques denrées alimentaires, j'aurais voulu faire quelques photographies, du troisième étage, derrière la belle verrière, qui me fait penser au musée d'Orsay, de la ria, malheureusement les grandes vitres étaient pleine de buée.

Nous sommes retournés, trempés, en autobus, tout en haut de la ville, au camping-car. Au passage, dans les rues, j'admirais les toits, en forme de mosaïque de couleur brique et noire, je me croyais en Alsace,  et principalement celui de l'hôpital Basurto.

Ce matin il ne faisait que quatorze degrés, il pleuvait des cordes. Nous avons pris la route dans le brouillard qui a laissé place à une pluie torrentielle. Nous devions nous arrêter à Donostia San Sebastian, nous avons passé notre chemin, puis à Anglet, lassés, nous avons continué. Puis la pluie a, enfin, cessé de tomber pour laisser place au soleil.

Nous sommes dans un camping à Messanges, tout près du Vieux Boucau dans les Landes. Il fait beau, vingt-quatre degrés, nous avons quitté nos chaussettes et nos chaussures, trempés, et ressorti les shorts. Nous avons planté la toile. Demain, une virée à vélo est prévue.



Il pleut des cordes

La France


samedi 25 mai 2019

Bilbao

Il a plu toute la matinée. Après avoir dégusté les tapas, le soleil est enfin revenu. Dix-huit degrés.
Comme les peintures de Giorgio Morano, au musée Guggenheim, ne nous intéressaient pas nous ne y sommes pas allés.
Nous sommes sur une aire de services dominant toute la ville.
Demain, nous décamperons. Donostia San Sebastian, que nous connaissons déjà, sera notre prochaine étape.


















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