samedi 13 juin 2020

Tout à une fin !

C'était une aventure peu ordinaire. Elle avait bien débuté. Plus nous allions vers le sud, plus le soleil était présent. Des panoramas spectaculaires nous avons admirés. Des marocains souriants et accueillants nous avons rencontrés. Ils suffit de revenir sur les articles des mois de janvier, février et début mars pour vous remémorer cette belle aventure.


Safran



Maison du Caïd






La Koutoubia à Marrakech 





Assilah 





Ils préparent le ftour 






Poterie de Safi

Pain marocain








C'est à Assilah, près de Tanger que nous avons commencé nos pérégrinations, c'est aussi à Assilah que nous les avons finies. Nous avions l'intention de reprendre notre bateau Tanger-Med – Algéciras quelques jours plus tard. Lorsque nous avons appris que le gouvernement marocain fermait ses frontières, quelques camping-caristes étaient partis vers le port de Ceuta, d'autres vers celui de Tanger, les uns et les autres pour prendre un bateau. Personnellement, nous ne voulions pas aller ni à un endroit, ni à un autre, jamais nous ne pensions, à ce moment là, que le gouvernement allait fermer ses frontières du jour au lendemain. Ceux qui ont osé aller à Ceuta, en parlementant, ont pu prendre le dernier bateau. Les autres, sont revenus de Tanger : Le port avait fermé ses portes. Le confinement a commencé, les routes n'étaient pas toutes encore barricadées. Nous avons décidé, puisque nous serions bloqués, de l'être dans un endroit un peu confortable, là où les sanitaires sont potables. En une seule étape nous sommes redescendus à Marrakech. La peur d'être arrêtés nous tiraillait.

Le confinement vous l'avez aussi vécu. Pour nous il y avait le confinement, l'éloignement, le manque de nourriture européenne, le manque de médicaments, des chaleurs allant jusqu'à 70 degrés au soleil, températures exceptionnelles en cette saison, et surtout l'angoisse de ne pas pouvoir repartir vers la France ! Puis ont commencé les inscriptions sur la liste du Consulat de France à Marrakech et celle de l'Ambassade de France à Rabat et la longue attente. Celle que je vous décrivais chaque jour. Puis le ramadan, la prolongation du confinement. Les émeutes à Rabat. Le désespoir, la peur se sont installés. Nous étions tous chagrinés d'entendre dire par certains français que nous étions bien "là bas". Que c'était notre choix et surtout que nous pleurions la France de nous rapatrier gratuitement. Tout cela faisait mal.




Je dois remercier tous ceux qui m'ont aidée, tous ceux qui m'ont suivie. Ma belle-sœur et ma sœur  "sœurette" pour avoir téléphoné, de nombreuses fois, à la Cie maritime GNV, pour leur patience, Sylvie pour les beaux chapitres de philosophie, mes parents et ma belle-famille, et puis Christiane pour m'avoir transportée vers les magasins "Carrefour" ou "Marjane", et tous les autres : Evelyne et Bernard, Claudine N, Claudine A, Lysiane pour avoir écrit à JL Courbet, Dany et Gaëtan, Florine et Philippe, Marylise et Jean-François, Blandine, Manu et Jane pour leurs bons conseils, Mariette et sa tribu, à qui nous pensions beaucoup pour leur isolement, Arlette et, tant d'autres qui se reconnaîtront.

Aussi, il y avait dans mon petit village les jardiniers, les agents d'entretien, les cuisiniers : Mahed, Mohamed, Abdou, Nordine, Youssef, Mustafa, Ahmed, Daoud, Mina, Latifa, Hajiba, Omar, Aziza, Ilhan et Barro, le gardien de nuit. Ils étaient toujours présents pour le bien de tous, pourtant confinés comme nous. Merci Aziza pour mes lessives, Omar pour les bons jus de concombre, Daoud tu es le roi des serveurs ! Nordine pour nous avoir rempli le réservoir d'eau du camping-car lorsque Phil avait mal à sa cheville et au pied. Merci à tous pour vos bonjours et vos sourires. Il ne faut pas que j'oublie particulièrement Céline, la secrétaire, qui a imprimé tous nos billets de bateau et fait les démarches auprès du consulat et du Pacha pour nos laissez-passer et l'appel au médecin. Je n'oublierai pas sa phrase inaltérable lorsque je repartais de son bureau après l'avoir remerciée : "De rien, à ton service !".

L'amitié c'est une écoute quand le cœur est en déroute. L'amitié ne se permet ni de juger ni de peiner. L'amitié c'est de l'or, qu'on garde comme un trésor"
Auteur inconnu
Merci Christiane

Les araignées, les fourmis géantes, les moustiques et les petites mouches piquantes ne me manqueront pas.

C'est le dernier jour de l'aventure, nous rentrons. Le livre est terminé, au lecteur de jouer !



vendredi 12 juin 2020

La France !

Nous avons passé la nuit sur une aire de service d'autoroute, à Caceres (Espagne). À 3 heures ce matin, je lisais en écoutant la pluie tomber sur le toit du camping-car. Le thermomètre, dans notre studio, affichait 12 degrés, 6 à l'extérieur d'après la météo. Quelle transition ! J'étais épuisée.

Munis de nos autorisations de circuler au Maroc, en Espagne et en France, nous parcourons des kilomètres d'autoroute. Je ne vois pas de jolis petits villages accrochés à des montagnes ou au creux entre des vallées, des cheptels d'animaux. Non, je regarde des camions, des voitures rouler à vive allure. Sincèrement je n'ai pas l'habitude de voyager ainsi ! Je préférerais traverser les villes et villages, admirer les beaux paysages et l'architecture de chaque région, converser avec les gentilés. Je rentre chez moi, en liberté mais, en frayant la route !
Attestation pour circuler au Maroc
Attestation pour circuler en Espagne
Autorisation de circulation en France pour rentrer chez nous.
Nous n'avons pas de bracelet électronique, mais...
Tôt ce matin, la pluie avait cessé de tomber. Alors que nous étions au nord de l'Espagne, en direction de la France, les nuages sombres menaçants couvraient les montagnes, rocheuses, noires posées sur les pièces de puzzle de couleurs de dégradé de vert. Les rayons du soleil passaient à travers une trouée. C'était splendide ! D'ailleurs, je vous laisse apprécier les clichés.










Puis la frontière française. Les agents de la police avaient posé un barrage. En présentant nos autorisations de rentrer sur le territoire français à la femme en tenue, peu courtoise :
  • vous rentrez du Portugal, du Maroc ?
  • Du Maroc
  • Mais il fallait rester en France !
  • Vous avez eu un bateau ?
  • Oui le dernier
  • Et la France vous a payé votre retour
  • Non, nous avons acheté 3 billets de bateau"
Le policier, qui était en retrait, les mains dans les poches, secouait la tête. Je me suis retenue pour ne pas être impolie avec cette mégère. Car, j'avais vraiment envie de passer cette frontière !

Notre embarcation, la dernière !
Je viens d'apprendre que tous les ferrys sont annulés jusqu'au 10 juillet 2020.

Les affaires d'autrui ne sont pas les nôtres, l'homme sage doit se renfermer dans ce qui le concerne. Une trop grande curiosité est une très-grande impolitesse, et souvent la marque de beaucoup d'imprudence"
Jean Baptiste Blanchard

Le travail de "sœurette"
Nous voici tout près de l'autoroute entre Bordeaux et Gradignan. Nous reprendrons la route demain matin.

Elle est bien usée la carte routière !

À la sortie du camping "le relais de Marrakech" : première image

Merci à toute l'équipe du relais de Marrakech



La France ne nous a pas payé le billet de bateau de retour,
pas plus que notre séjour pendant le confinement !
Tout près de Bordeaux, il pleuviote entre les rayons du soleil, le thermomètre affiche 23 degrés à l'abri à 16 heures, et 20 à l'extérieur.

À demain pour la suite de l'aventure !

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