C'était
une aventure peu ordinaire. Elle avait bien débuté. Plus nous
allions vers le sud, plus le soleil était présent. Des panoramas
spectaculaires nous avons admirés. Des marocains souriants et
accueillants nous avons rencontrés. Ils suffit de revenir sur les
articles des mois de janvier, février et début mars pour vous
remémorer cette belle aventure.
Safran |
Maison du Caïd |
La Koutoubia à Marrakech |
Assilah |
Ils préparent le ftour |
Poterie de Safi |
Pain marocain |
C'est
à Assilah, près de Tanger que nous avons commencé nos
pérégrinations, c'est aussi à Assilah que nous les avons finies.
Nous avions l'intention de reprendre notre bateau Tanger-Med –
Algéciras quelques jours plus tard. Lorsque nous avons appris que le
gouvernement marocain fermait ses frontières, quelques
camping-caristes étaient partis vers le port de Ceuta, d'autres vers
celui de Tanger, les uns et les autres pour prendre un bateau.
Personnellement, nous ne voulions pas aller ni à un endroit, ni à
un autre, jamais nous ne pensions, à ce moment là, que le
gouvernement allait fermer ses frontières du jour au lendemain. Ceux
qui ont osé aller à Ceuta, en parlementant, ont pu prendre le
dernier bateau. Les autres, sont revenus de Tanger : Le port
avait fermé ses portes. Le confinement a commencé, les routes
n'étaient pas toutes encore barricadées. Nous avons décidé,
puisque nous serions bloqués, de l'être dans un endroit un peu
confortable, là où les sanitaires sont potables. En une seule étape
nous sommes redescendus à Marrakech. La peur d'être arrêtés nous
tiraillait.
Le
confinement vous l'avez aussi vécu. Pour nous il y avait le
confinement, l'éloignement, le manque de nourriture européenne, le
manque de médicaments, des chaleurs allant jusqu'à 70 degrés au
soleil, températures exceptionnelles en cette saison, et surtout
l'angoisse de ne pas pouvoir repartir vers la France ! Puis ont
commencé les inscriptions sur la liste du Consulat de France à
Marrakech et celle de l'Ambassade de France à Rabat et la longue
attente. Celle que je vous décrivais chaque jour. Puis le ramadan,
la prolongation du confinement. Les émeutes à Rabat. Le désespoir,
la peur se sont installés. Nous étions tous chagrinés d'entendre
dire par certains français que nous étions bien "là bas".
Que c'était notre choix et surtout que nous pleurions la France de
nous rapatrier gratuitement. Tout cela faisait mal.
Je
dois remercier tous ceux qui m'ont aidée, tous ceux qui m'ont
suivie. Ma belle-sœur et ma sœur "sœurette" pour avoir téléphoné, de
nombreuses fois, à la Cie maritime GNV, pour leur patience, Sylvie
pour les beaux chapitres de philosophie, mes parents et ma belle-famille, et puis Christiane pour m'avoir transportée vers les
magasins "Carrefour" ou "Marjane", et tous les
autres : Evelyne et Bernard, Claudine N, Claudine A, Lysiane
pour avoir écrit à JL Courbet, Dany et Gaëtan, Florine et
Philippe, Marylise et Jean-François, Blandine, Manu et Jane pour
leurs bons conseils, Mariette et sa tribu, à qui nous pensions beaucoup pour leur isolement, Arlette et, tant d'autres qui se reconnaîtront.
Aussi,
il y avait dans mon petit village les jardiniers, les agents
d'entretien, les cuisiniers : Mahed, Mohamed, Abdou, Nordine,
Youssef, Mustafa, Ahmed, Daoud, Mina, Latifa, Hajiba, Omar, Aziza,
Ilhan et Barro, le gardien de nuit. Ils étaient toujours présents
pour le bien de tous, pourtant confinés comme nous. Merci Aziza pour mes
lessives, Omar pour les bons jus de concombre, Daoud tu es le roi des
serveurs ! Nordine pour nous avoir rempli le réservoir d'eau du
camping-car lorsque Phil avait mal à sa cheville et au pied. Merci à
tous pour vos bonjours et vos sourires. Il ne faut pas que j'oublie
particulièrement Céline, la secrétaire, qui a imprimé tous nos
billets de bateau et fait les démarches auprès du consulat et du Pacha pour nos
laissez-passer et l'appel au médecin. Je n'oublierai pas sa phrase
inaltérable lorsque je repartais de son bureau après
l'avoir remerciée : "De rien, à ton service !".
“L'amitié c'est une
écoute quand le cœur est en déroute. L'amitié ne se permet ni de
juger ni de peiner. L'amitié c'est de l'or, qu'on garde comme un
trésor"
Auteur inconnu
Merci Christiane
Les araignées, les
fourmis géantes, les moustiques et les petites mouches piquantes ne
me manqueront pas.
C'est le dernier jour
de l'aventure, nous rentrons. Le livre est terminé, au lecteur de
jouer !
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