Le
château de Taillebourg est une très longue histoire. Abritant
les vestiges d’un ancien Château fort, Taillebourg, petit bourg de
600 âmes est connu pour sa bataille de 1242, opposant le roi de
France Saint-Louis à Henri III roi d’Angleterre, peinte sur un
tableau célèbre d’Eugène Delacroix. Le parc du château offre
une vue imprenable sur la Charente et sa vallée.
Il
faut monter jusqu'au parc
pour dominer
les toits du village et la vallée de la Charente.
À
quelques kilomètres de Taillebourg, le Château a
inspiré Charles Perrault. On
dit que ce dernier prit pour modèle le château de Crazannes,
propriété du comte de Caravaz, pour le fameux conte du Chat Botté
et le fameux comte de Carabas.
L’origine
du nom Taillebourg peut-être du celte «tal», hauteur et du latin
«burgus», château-fort, ou bien encore «Telleborg», désignant
un port et qui trouverait son origine dans la présence des normands
dans la région.
La
présence de vestiges de la fin du paléolitique (-10.000 avant
J.-C.) dans cette région démontre un peuplement très ancien. Au
Vème siècle avant J.-C., elle est occupée par les envahisseurs
Celtes (Gaulois) puis par les Romains. Du IIIème siècle au Vème
siècle, elle est le siège de nombreux vandales principalement issus
de Germanie qui s’installent en Aquitaine.
Cette
situation anarchique ne s’améliorera guère que pour une courte
durée, sous le règne de Clovis qui établit une garnison à Saintes
en 507.
Vers
730, les Sarrasins (Musulmans installés en Espagne) dévastent la
Saintonge avant d'être arrêtés
par Charles-Martel à Poitiers. C'est en 770 que Taillebourg prend
son importance avec la visite de Charlemagne en Saintonge et la
construction de la première forteresse.
Peu
après, les Normands venus de Scandinavie dévastent à plusieurs
reprises la région pour finalement être anéantis en 865 par les
habitants, lors d’un combat entre Charente et Boutonne.
Dès
le XIème siècle, la dynastie des Rancon (seigneurs de Rancogne en
Angoumois) prendra petit à petit possession
du territoire, sous la protection des comtes d’Angoulème. La
châtellenie de Taillebourg sera alors donnée en vassalité à
Ostend 1er, membre de la famille des Rancon. Après une nouvelle
tentative d’invasion par les Normands, Aimeri II, le troisième
châtelain de la dynastie des Rancon fera de Taillebourg, une place
forte capable de contenir de nouvelles incursions.(Cette famille
bénéficiait de droits féodaux sur la population du bourg et des
environs ainsi que d’un droit de péage sur les embarcations qui
passaient sur la Charente, au niveau de la forteresse).
Goeffroy
III de Rancon (1137-1153) jouera un rôle important dans l’Histoire
grâce à ses relations avec le Duc d’Aquitaine, Guillaume IX et sa
fille la célèbre Aliénor d’Aquitaine. Louis VI le Gros, qui
souhaitait réunir à la couronne le duché d’Aquitaine décida de
faire épouser Aliénor par son propre fils, le futur Louis VII. Les
deux époux passèrent, dit-on, leur nuit de noce au château de
Taillebourg.
Peu
après leur mariage, Louis VI décédé, laisse le trône à son fils
Louis VII. Ce dernier fait annuler son propre mariage en 1152 et
l’ex-reine épousera deux mois plus tard Henri Plantagenet, Comte
d’Anjou, futur roi d’Angleterre. Cet événement aura pour
conséquence la première guerre de cent
ans.
Plus
que jamais le château de Taillebourg devient le théâtre
de nombreuses batailles, passant des mains de Geoffroy IV à celles
des représentants de la cour d’Angleterre (dont Richard Cœur
de Lion, fils d’Aliénor d’Aquitaine) et vice-versa. Il sera
maintes fois assiégé, puis détruit et reconstruit.
En
1242, Henri III, vient s’établir avec son armée dans la prairie
de Saint-James (en face de Taillebourg), et mène une bataille
célèbre contre les chevaliers français aux côtés de Louis IX
(Saint-Louis), qui finiront par l’emporter grâce au soutien des
arbalétriers de Goeffroy V venus les soutenir. Contrairement à ce
que laisse croire le tableau d’Eugène Delacroix (La
bataille de Taillebourg /Versailles), la célèbre bataille eu lieu
en réalité le 24 juillet 1242 sous les murs de Saintes à
l’avantage des troupes françaises. En 1259, Louis IX et Henri III
signent un acte de paix définitif et la Charente devient la limite
entre les deux royaumes.
Le
château de Taillebourg est alors confié à Hugues II de Parthenay,
petit-fils de Goeffroy V. Hugues II meurt rapidement et c’est son
fils, Guillaume II, qui hérite à son tour du château. Après sa
mort en 1308, son fils Guy, l’Archevèque de Parthenay, reçoit la
seigneurie de Taillebourg en héritage et s’y établit.
Le
Comte de Derby, dévastant la Saintonge, assiège
le château en 1346. La forteresse est aussitôt reprise par les
Français en 1350 puis, à nouveau aux mains des Anglais qui font de
Guy leur prisonnier avant de le libérer en 1358 ; date à
laquelle il reprend possession du château désormais sous domination
anglaise.
La
lutte contre les Anglais reprend en 1370, sous le règne de Charles
V. Le château repasse aux mains des Français en 1385 puis à
nouveau des Anglais et de nouveau aux Français en 1387, occupé par
le Comte de Sancerre dont le fils aîné reçoit le château en
succession. Sans héritier, Jean l’Archevêque de Parthenay vend la
Châtellerie à Jean Harpedane, Sénéchal de Saintonge et Seigneur
de Montendre. En 1407, Le Sénéchal est révoqué, la châtellerie
réunie au domaine royal et sa forteresse démantelée.
En
1422, Charles VII donne Taillebourg en nantissement à Henri de
Plusqualec, gouverneur de La Rochelle jusqu’en 1426, date à
laquelle il se retire à Taillebourg et fait reconstruire la
forteresse. Taillebourg entrera de nouveau dans le domaine royal,
Henri de Plusqualec n’ayant pas eu de descendant.
En
1442, Charles VII offre Taillebourg à son Chambellan Prégent de
Coëtivy. Esprit cultivé, il réunit dans son château une
importante bibliothèque et, preuve de son estime, le roi lui confie
l’éducation de sa fille Marie. Prégent de Coëtivy meurt lors
d’une bataille et son frère cadet, Olivier de Coëtivy, lui
succède. Ce dernier, épouse la fille du Roi, Marie de Valois en
1458. Le mariage est célébré dans la chapelle du château en
présence de Charles VII et de la cour. Marie de Valois meurt en
1473, sept ans avant son époux et c’est leur fils Charles qui
hérite du château.
Charles
épouse Jeanne d’Orléans et devient le cousin de Louis XII
(successeur de Charles VIII). De leur mariage naîtra
Louise qui sera à son tour mariée en 1501 à Charles de la
Trémoïlle. Charles meurt à Marignan en 1515 et son fils François
lui succède
à la tête du Château. François de la Trémoïlle épouse Anne de
Laval en 1521 dont il aura un fils, Louis III, en 1522. Ce dernier
prend possession du Comté de Taillebourg, épouse Jeanne de
Montmorency et meurt en 1576.
Tandis
qu’une véritable guerre civile oppose
Protestants et Catholiques, le château de Taillebourg continue
d’abriter les générations de La Trémoïlle : Claude (fils
de Jeanne et Louis), sa sœur
Charlotte, qui épousera le Prince de Condé dans la chapelle du
château transformée en temple protestant, Henri, fils aîné de
Claude, Henri-Charles, qui reçoit le comté en dot en 1648 et le
verra détruit sur ordre de Louis XIV, Charles III puis le fils de ce
dernier Charles-Louis-Bretagne.
En
1713, Charles-Louis-Bretagne de La Trémoïlle vend la seigneurie
pour 175.000 livres à son oncle Frédéric-Guillaume, Prince de
Talmont qui s’attache à restaurer les ruines et exécute de très
nombreuses réparations.
Le
comté reviendra bien plus tard à la branche aînée des La
Trémoïlle en la personne de Jean-Bretagne en
1789.
cette
même année, le Duc
Jean-Bretagne de La Trémoïlle, frappé d’une apoplexie le
laissant lourdement paralysé, séjourne en Aix, province Sarde,
tandis que l’Assemblée Législative ordonne la confiscation des
biens des émigrés.
Bien
qu’il ait informé par écrit des impérieuses raisons de santé
qui le retiennent, la Convention remplace la Législative et la
nouvelle Assemblée, bien décidée à ne pas se pencher sur les cas
particuliers, ne tarde pas à mettre en vente les biens des La
Trémoïlle. Château, terrasse, douve seront adjugés à Jean
Bergier, notaire à Taillebourg et la moitié de la garenne à
François Ferret également de Taillebourg. Pilleurs et démolisseurs
viendront copieusement se servir en matériaux avant qu’un incendie
achève leur travail en 1822…
Vous
l’aurez compris, nous sommes à Taillebourg, pas dans un château,
mais bien dans notre villégiature à roulettes.
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«Qu’elles
accompagnent ou non le martèlement des pieds d’un geste du poing
levé, les foules en marche ont marqué l’histoire.”
Philosophie magazine
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Le long de la Charente |
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Je vais grimper sur le promontoire |
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Les remparts du château |
 | Nous voici à Taillebourg
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Phil va lire le livre que j'ai déjà lu (Merci Evelyne) Tant qu'à moi, je vais commencer "Les mamies font parler la poudre" |
À demain, pour de nouvelles aventures et découvertes !