Si nous n'avions pas
suivi sur plusieurs kilomètres un convoi exceptionnel transportant
une énorme barge, nous serions arrivés dans le courant de la
matinée à notre nouveau point de chute.
Nous voici à St Hilaire
de Rietz, en Vendée, entre St-Gilles-Croix-de-Vie et
St-Jean-de-Monts. Une région que je connais bien pour l'avoir
arpentée pendant ma jeunesse. Je me sens, presque, chez moi !
Les rayons du soleil sont ardents, le thermomètre affiche vingt-cinq
degrés.
À peine installée,
j'étais déjà sur le sable, face à l'île d'Yeu. J'immortalisais
la pointe de St Hilaire de Rietz avançant dans la mer, d'un côté.
De l'autre, un peu plus au loin, St-Jean-de-Monts.
Curieuse, je suis allée
à la rencontre d'un pêcheur à la ligne sur la plage. Un homme
grand, mince habillé d'un pantalon beige et d'un pull-over bleu. Ses
cheveux mi-longs, frisés et grisonnants bordaient le tour d'un
chapeau de paille ayant bien vécu. Je lui ai demandé s'il
connaissait la mer. En portant sa pipe à la bouche il m'a raconté :
- "Je pêche le
bar, le tacaud ou la sole si ça veut bien mordre. Je suis un ancien
dragueur de mines à la retraite, j'étais basé à Brest."
Lorsque je lui ai fait
remarquer que la mer était calme il a continué :
- " Il faut s'en
méfier, la Nature fait ce qu'elle veut. Avez-vous vu l'accident aux
Sables d'Olonne ? Ce marin retraité était aguerri, il paraît,
il était parti en mer pour quelques crevettes alors que les
professionnels n'étaient pas sortis. Il a emporté avec lui
trois hommes de la SNSM (Sté Nationale de Sauvetage en Mer). J'étais
sauveteur aussi, j'en ai secouru des hommes. Une fois la mer était
forte, personne ne sortait du port, seul un voilier est parti avec à
son bord le propriétaire, un qui voulait frimer, et un couple.
Lorsque le "deux mâts" est sorti du port, le patron a crié
à l'aide ! Nous avons secouru les trois personnes en les hissant à
bord de notre bateau et tiré avec une corde le voilier. Le proprio
criait mon bateau, mon bateau ! La mer était forte, nous en
avons eu assez de l'entendre hurler, alors nous avons couper le
cordage. Le couple est revenu nous remercier le lendemain, nous
n'avons jamais revu l'armateur...".
J'aime ces moments que je
partage avec des gens qui me racontent.
Demain, j'irais sur les
pistes cyclables, je vous raconterais aussi !
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