vendredi 14 juin 2019

La récompense

Si nous n'avions pas suivi sur plusieurs kilomètres un convoi exceptionnel transportant une énorme barge, nous serions arrivés dans le courant de la matinée à notre nouveau point de chute.

Nous voici à St Hilaire de Rietz, en Vendée, entre St-Gilles-Croix-de-Vie et St-Jean-de-Monts. Une région que je connais bien pour l'avoir arpentée pendant ma jeunesse. Je me sens, presque, chez moi ! Les rayons du soleil sont ardents, le thermomètre affiche vingt-cinq degrés.

À peine installée, j'étais déjà sur le sable, face à l'île d'Yeu. J'immortalisais la pointe de St Hilaire de Rietz avançant dans la mer, d'un côté. De l'autre, un peu plus au loin, St-Jean-de-Monts.

Curieuse, je suis allée à la rencontre d'un pêcheur à la ligne sur la plage. Un homme grand, mince habillé d'un pantalon beige et d'un pull-over bleu. Ses cheveux mi-longs, frisés et grisonnants bordaient le tour d'un chapeau de paille ayant bien vécu. Je lui ai demandé s'il connaissait la mer. En portant sa pipe à la bouche il m'a raconté :
- "Je pêche le bar, le tacaud ou la sole si ça veut bien mordre. Je suis un ancien dragueur de mines à la retraite, j'étais basé à Brest."
Lorsque je lui ai fait remarquer que la mer était calme il a continué :
- " Il faut s'en méfier, la Nature fait ce qu'elle veut. Avez-vous vu l'accident aux Sables d'Olonne ? Ce marin retraité était aguerri, il paraît, il était parti en mer pour quelques crevettes alors que les professionnels n'étaient pas sortis. Il a emporté avec lui trois hommes de la SNSM (Sté Nationale de Sauvetage en Mer). J'étais sauveteur aussi, j'en ai secouru des hommes. Une fois la mer était forte, personne ne sortait du port, seul un voilier est parti avec à son bord le propriétaire, un qui voulait frimer, et un couple. Lorsque le "deux mâts" est sorti du port, le patron a crié à l'aide ! Nous avons secouru les trois personnes en les hissant à bord de notre bateau et tiré avec une corde le voilier. Le proprio criait mon bateau, mon bateau ! La mer était forte, nous en avons eu assez de l'entendre hurler, alors nous avons couper le cordage. Le couple est revenu nous remercier le lendemain, nous n'avons jamais revu l'armateur...".
J'aime ces moments que je partage avec des gens qui me racontent.

Demain, j'irais sur les pistes cyclables, je vous raconterais aussi !



St Hilaire de Rietz




Souvenir douloureux

Avant c'est la mer, après ce sont les pins

Les pins






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