mardi 25 avril 2023

Les ports de Mohammédia

Sur le grand boulevard, nous avons hélé un grand taxi (vert foncé) qui nous a conduit jusqu’au centre-ville, en face de la gare. Au Maroc les grands taxis sont des transports en commun qui peuvent emmener jusqu’à 6 personnes. Le prix de la course est de 5 dirhams par tête. Si nous sommes six clients dans le véhicule c’est bien 10 dirhams que nous déboursons. En outre si nous sommes seuls c’est 30 dirhams. Si vous ne connaissez pas la différence entre les grands et les petits taxis vous pouvez retourner sur mon article du 11 mars 2023 «Une course perpétuelle». Puis nous avons grimpé dans un petit taxi (vert clair).

Le taxi de couleur vert clair slalomait entre les nombreux véhicules en tout genre. La ville de Mohammédia est très grande. Je regardais par la fenêtre arrière du véhicule les vitrines fermées des magasins défiler. Au feu tricolore, je fixais la couleur du feu sachant que, très vite, la voiture allait s’engager dans un nouveau labyrinthe. Le chauffeur nous a déposés à l’entrée du port de pêche. Un gardien et un agent de police étaient à l’entrée et nous ont demandé l’objet de notre visite. «Non nous n’allons pas acheter du poisson messieurs, nous sommes des vacanciers curieux.» Curieux de savoir, de comprendre… «Entrez mais pas de photos». Oh zut ! Je vais devoir vous décrire les lieux pour imager mes prises de vues avec mes yeux que mon cerveau a enregistrées.

La marée était basse, derrière les grilles, les petites barques, aux couleurs délavées, vertes, bleues, rouges, étaient envasées et avaient un air penché. L’odeur de vase et de poisson était insoutenable. Ces nuisances olfactives me faisaient retrousser le nez. Plus loin, sur des centaines de mètres, le long de la grille, à même le sol, sur un quai, des montagnes de filets étaient amoncelés : «coin de réparation des filets» je pouvais lire sur une pancarte. Le ramendage est tout un art. Les pêcheurs, démêlent et sont armés d’une aiguille à ramender, ils sont parfois nombreux autour d’un filet vert, bleu ou blanc. Ces derniers, lumineux, étalés sur le sol me faisaient penser à un voile de mariée. Et pourtant ! Ils devraient être interdits car leurs mailles ne sont pas à la taille réglementaire et ne laissent pas repartir les petits poissons dont la dimension est inférieure à celle autorisée par le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime. On ferme les yeux ?

Nous avons contournés de nombreux bâtiments de diverses administrations de pêche, des magasins d’articles pour les pêcheurs, une usine de glace... pour déboucher sur une grande place couverte de barques en réparations : peinture, carénage, moteur, hélice… Un charpentier cloutait des planches sur le squelette d’une coque. Je me suis arrêtée, j’ai regardé. En pantalon et veste en jean maculés, la cigarette à la bouche, le pêcheur travaillait avec dextérité. Un autre, un peu plus loin, à l’aide d’une spatule, ôtait la peinture bleue écaillée sur la coque de son bateau. Des débris azuréens jonchaient le sol. «Américan association» je lisais sur une affiche au dessus d’une autre structure. Je m’interrogeais et surtout j’ai questionné (vous me connaissez !). C’est une association américaine qui s’est installée ici afin de former les pêcheurs sur la sécurité. Des agents viennent chaque année pour effectuer les contrôles. Toutefois, ils ne sont pas venus depuis cinq années.

Encore plus loin, tout près du quai les gros bateaux de pêche étaient amarrés. Ils tanguaient sur les flots de l’Océan remontant. La pêche avait été bonne, des caisses de poissons et surtout d’araignées étaient descendues, ou plutôt étaient remontées sur le quai. Les pêcheurs, en tenue imperméable et bottes aux pieds, étaient heureux, les acheteurs examinaient, les badauds regardaient.

Nous sommes retournés vers la sortie pour aller sur le port commercial : Interdit au public. Bon, nous allions aller au port de plaisance, néanmoins nous ne trouvions pas l’entrée. Après renseignements, un marocain, qui sortait de l’administration du port nous a fait savoir que le port de plaisance est tout simplement une toute petite marina au fond du port pétrolier. En effet le port de Mohammédia abrite de très gros méthaniers, des monuments qui cachent les rafiots de loisirs. Il fallait déposer une demande d’autorisation au poste de police : nom, prénom, parents, adresses, motifs…. Et puis zut cette démarche nous faisait un peu penser à celle que nous avions faite pour la prolongation de nos visas. Quelle erreur de planquer le port de plaisance au fond du port industriel !

Nous sommes repartis dans un petit taxi en direction du Souk. Cette aventure fera l’objet de mon blog demain.

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« L’endroit le plus sûr pour un bateau, c’est le port. Mais ce n’est pas pour ça que le voyage a été créé.»

Anonyme

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Un dernier mini quizz :

Énigme : attention il y a une subtilité !

Il n’y a que deux indices. Le premier est ci-dessous, le second arrive dans deux jours. Je me tairais sur vos réponses. Vous pouvez indiquer autant de solution que vous souhaitez, elles ne sont pas limitées ! Le résultat sera en ligne le 10 mai.

  • Avec un seul thé.

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Une de mes photos prises il y a quelques jours

Photo du Net (Port de pêche)

Photo du Net (Port de plaisance)

À demain, pour de nouvelles aventures et découvertes !

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