mercredi 15 septembre 2021

Argentan : la maison des dentelles

L’exposition permanente permet d’appréhender les savoir-faire propres à cet artisanat d’art et de comprendre les gestes des dentellières. Elle retrace également l’histoire économique et sociale de cette industrie manufacturière qui connaît son âge d’or au XVIIème et XVIIIème siècle. Le parcours dévoile par ailleurs l’évolution des décors ornant la dentelle et les différentes manières de la porter au gré des caprices de la mode. Lors de cette exposition j’ai découvert les dentelles normandes et notamment celles au Point d’Argentan et au Point d’Alençon.





Au premier étage j’ai poussé la porte de la salle 1 où est exposée la dentelle ornaise du XVI-XIXème siècles, la première dentelle à l’aiguille à l’âge d’or du Point d’Argentan. Les dentelles passent de mode. Toutefois, au XIXème siècle, la mode renoue avec les dentelles et favorise le Point d’Alençon. Les dentelles faites à la main deviennent un patrimoine !





Derrière la porte de la salle 2 j’ai découvert l’exposition d’un art de la dentelle aux fuseaux.





Dentelle de Villedieu

Regardez bien les détails


En captivité ?

Les dentellières exercent leur savoir-faire dans les manufactures d’Argentan et d’Alençon, mais aussi à domicile dans les campagnes alentour. Chaque dentellière ne fabrique qu’une partie de la dentelle. Pour toutes ces femmes, le métier est répétitif et réclame concentration, minutie et patience.

Le métier de dentellière nécessite une longue initiation qui peut durer près de 10 ans. Elle doit donc commencer très tôt, parfois dès l’âge de 4 ans. Cet apprentissage a lieu dans des établissements religieux, des hospices, des orphelinats, ou bien souvent la productivité et la discipline sont de mise.

En redescendant au rez-de-chaussée je me suis attardée sur l’art contemporain par Violaine Sausset et surtout admirer ses œuvres représentants très bien l’emprisonnement de la femme depuis des siècles ! Elle façonne le PLA, un plastique élaboré à partir d’amidon de plantes cultivées (maïs, canne à sucre…) et de matières recyclées (bois, métaux…). Un clin d’œil à l’usage des plantes textiles dans l’industrie dentellière (lin, coton…) et à l’amidonnage des dentelles. L’artiste utilise un stylo 3D qui chauffe les fils de bio-plastique à 185°C, les rendant malléables. Elle peut alors les étirer, les plier, les souder avant qu’ils ne se figent en refroidissant. Selon la vitesse de ses gestes, elle peut créer des traits droits et fins, ou à l’inverse, des lignes courbes et épaisses.




La sculpture a été crée dans le cadre d'un projet contre les discrimination dont sont victimes les femmes. elle a été exposée au siège de l'O.N.U. à Genève."Intempor'Elles"




"Le boulet" Ce pied enchaîné fait un cruel parallèle entre la condition d'esclaves et celle des femmes. il dénonce l'injustice de la domination masculine, et son corrollaire le plus brutal : les violences conjugales. l'œuvre exprime aussi les sentiments contradictoires qui assaillent parfois celles qui en sont victimes : ce qu'il reste d'amour (le rouge du boulet) tient enchaîné à l'autre, malgré la tristesse, la peur, la douleur (le noir du pied)


Une flaque d’eau gelée, des fleurs, la nature… Tout peut donner de l’inspiration pour créer un motif de dentelle !

“Femme et dentelle sont plus belles à la chandelle.”                                                    Proverbe occitan

J’ai terminé la visite par l’exposition de la dentelle turque. Aujourd’hui, des femmes turques habitant Argentan se regroupent pour créer ses œuvres.






Ce matin le brouillard était persistant le thermomètre affichait 12 degrés. À 11 heures la brume s'est légèrement levé pour laisser un ciel bien gris et il fait 19 degrés.

À demain pour de nouvelles aventures et découvertes !

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