Encore plus à l'Ouest nous nous sommes arrêtés à Bagnoles de l'Orne. Il faut venir ici pour une cure thermale et/ou admirer les belles demeures dans le quartier de Belle Époque.
Le XIXème siècle est une période de transformation pour une vieille Europe qui, après des siècles d'immobilisme économique, invente "l'industrie" ; cette profonde mutation des sociétés occidentales, entraînera des bouleversements à tous Niveaux : transformation des villes, naissance d'une classe bourgeoise et d'une classe ouvrière, invention du chemin de fer et création des stations de vacances réservées aux populations aisées en quête d'exotisme, de salubrité et de tranquillité.
Le site des Thermes de Bagnoles de l'Orne a été fréquenté dès la fin du XVIIème siècle. Mais la notoriété de la station thermale ne s'est établie qu'à la fin du XIXème siècle, avec l'extension de la ligne de chemin de fer de la Ferté-Macé à Couterne en 1881.
C'est également la période de construction de Bagnoles de l'Orne qui sera alors une station dite de "première génération" avec les composantes essentielles de ces nouvelles cités de vacances ; structures d'accueil, cadre naturel (bord de mer, montagne ou forêt), casino, chemin de fer, golf, tennis, boutiques de luxe, café-théâtre...
En 1886 sous l'impulsion d'Albert Christophle, originaire de la région, qui deviendra successivement juriste, homme politique (ministre des travaux d'humanisme) et homme d'affaires à la tête d'une "société immobilière", un lotissement sera créé sur une parcelle de 43 hectares de la forêt d'Andaine, située entre la voie ferrée et l'Établissement Thermal.
Ce quartier sera destiné à recevoir les vacanciers de juin à septembre et il conduira à la création de la commune de Bagnoles de l'Orne en 1913.
Pour ce faire, ce quartier devra répondre au cahier des charges très strict qui ordonne les conditions et les délais d'élévation ou de construction des voies d'accès, des parcelles constructibles, des clôtures des propriétés et des bâtiments.
Le lotissement est percé par trois boulevards parallèles, quatre rues perpendiculaires et une place centrale. La compagnie foncière, propriétaire des terrains, fait découper le quartier en parcelles de 3 à 5.000 m2 destinées à être vendues pour y construire des villas. Les bâtisses sont entourées d'un parc ombragé : on conserve le décor forestier afin de renforcer l'esprit de salubrité et d'exotisme tandis que la maison, au centre du parc, évoque le sentiment de propriété, de richesse de quiétude des habitants.
On retrouve les mêmes particularités sur l'ensemble des villas : plan simple avec utilisation de pierres de pays et de briques (surtout employées comme éléments de décors pour rompre avec l'austérité de la pierre et créer la polychromie), de fenêtres avancées dites "bow-Windows" auvents, balcons, marquises, toitures volumineuses frises émaillées en façade...
Ce style architectural est créé par des architectes qui doivent répondre au cahier des charges en utilisant des matériaux locaux et naturels (bois, pierre, émail, fer), des volumes et aussi de la couleur (bleu pour l'eau, jaune pour l'air, vert pour la nature et rouge pour la terre) pour composer les façades de ces maisons. Elles deviennent alors dr véritables oeuvres d'art.
Ces bâtisses peuvent comporter plusieurs chambres de maîtres et accueillir plusieurs familles à la fois. On distingue par ailleurs à travers les fenêtres lucarnes l'emplacement des chambres des domestiques. Enfin, les bâtiments annexes comme les écuries ne doivent pas excéder une certaine hauteur pour ne pas nuire à la beauté de la construction principale.
Bagnoles de l'Orne était alors une station où l'on venait séjourner en goûtant aux bienfaits des eaux de la source, en respirant l'air de la forêt, en assistant aux différentes animations sportives et culturelles proposées au grand casino ou au tennis club ; diverses boutiques luxueuses et autres guinguettes autour du lac faisaient le prestige de la cité. Cette "Belle Époque" s'achèvera avec le déclenchement de la première guerre mondiale.
"Mieux vaut sagesse que richesse."
Proverbe français
Oeuvres du collectif nantais 100 pressions |
L'église Sacré-Cœur |
Dans ce quartier on ne sait pas où donner de la tête ! |
Le casino |
L'opulence |
Les matinées et soirées deviennent fraîches, nous avons enfilé de légers pulls.
À demain pour de nouvelles aventures !
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