Messanges est un village d’environ 1000 habitants, situé au sud
des Landes dans le canton de Soustons. D’une altitude moyenne de 7
à 8 mètres, bordée par l’océan à l’ouest, la commune est
limitrophe avec celles de Moliets au nord, d’Azur à l’est et de
Vieux-Boucau au sud. Les bourg et ses «quartiers» entourés de
vastes pinèdes et d’étangs paisibles nous offrent l’image d’une
localité typique du Marensin.
Il
existe peu de documents qui permettent de retracer l’histoire du
village, en ce qui concerne son nom, de nombreuses hypothèses ont
été émises. Voici la plus poétique
: D. Habas, historien landais dit ceci : «L’heureuse
sonorité du nom évoque la nature chantante des lieux… le
gazouillis des oiseaux rien qu’en pensant aux mésanges.»
Grâce
aux vestiges trouvés au siècle dernier, les
chercheurs savent que la
région était traversée à l’époque gallo-romaine par le «Camin
Romiou», une voie côtière qui
reliait Bordeaux à Dax et Bayonne. Le littoral devait être bien
différent de celui d’aujourd’hui
puisqu’il était possible
de ramasser
des huîtres au bord de la route des lacs.
Il
faut cependant parvenir au XIII siècle pour trouver une première
mention écrite concernant Messanges, une des paroisses de ce petit
pays côtier qui été
nommée
alors «Marensin». La
première mention écrite de l’existence de Messanges date de 1242
dans un écrit du roi d’Angleterre Henri III.
Le
détournement de l’Adour marque la fin d’une période de relative
prospérité. Un exode massif de la population suit le départ du
fleuve et Le plecq nommé dorénavant Port d’Albret, puis
Vieux-Boucau acquiert définitivement son autonomie. Finalement, le
village poursuivant sa vocation rurale survécut tant bien que mal au
détournement de l’Adour. La diversification des productions
agricoles et sylvicoles jointe aux revenus tirés des pins, de la
vigne et du miel assurait le minimum vital. Il ne faut pas oublier
aussi l’élevage des moutons, l’image du berger juché sur ses
échasses, surveillant les troupeaux qui paissaient sur les terrains
vacants, en bordure des étangs ou sur les dunes mouvantes de la mer,
qui reste incontournable dans le
pays, et ça je l’ai déjà
vu enfant lorsque mes parents nous conduisaient en vacances dans la
région. En ce qui concerne
les revenus tirés des pins, il ne s’agissait pas à l’époque de
revenus issus de la vente du bois mais plutôt de la résine et de
ses dérivés. Le gemmage était pratiqué intensivement. On
n’utilisait pas encore le fameux pot de résine, que
j’ai aussi vu gamine, mais
on creusait au pied de l’arbre un trou, le «crot»,
dans lequel on recueillait le précieux liquide.
Le
premier Maire de Messanges, Jean Fayet, a
été élu en 1793. Au début
du XIXéme siècle, la situation de la commune n’était
guère brillante, mais à
cette époque, je n’étais pas née.
La dépopulation s’accentuait,
les biens communaux se dégradaient.
Le bourg à cette époque ne comptait
plus que dix
maisons. La mortalité infantile était
très forte. Les marais insalubres favorisaient
la propagation des fièvres. À
ce sombre tableau venait
s’ajouter l’incendie
catastrophique qui a ravagé
la contrée en 1803. Le 23 août, le feu, était
parti de Seignosse, gagnait
les forêts de Soustons, Vieux Boucau et Messanges. Le 27 août,
700.000 pins ont brûlé
en un jour.
Petit
à petit, dans les années 1880, au village, les mœurs
s’adoucissaient
et les habitants s’adonnaient
à des occupations plus divertissantes. Les gens se rencontraient
dans les estaminets pour boire un bon coup certes, mais aussi pour se
rencontrer, discuter de chasse, de pêche et jouer aux quilles. La
municipalité se préoccupait
aussi comme il se doit du sort des plus démunis. Un atelier de
charité a été
créé en 1883 et chaque année, pour le 14 juillet, on offrait
le pain et le fromage gratuitement. Cette tradition charitable se
perpétuera jusqu’aux années 1950.
Les
dernières années du siècle voient de nouveau aménagement. La
commune a acheté, en 1889, un terrain pour la construction d’une
école de filles au lieu-dit «Minjon», au bourg, le long de
la route de Messanges à Vieux Boucau. En 1889, le cimetière qui
entourait l’église est déplacé le long de la route de Vieux
Boucau.
La
forêt ne poussait que sur les dunes anciennes. C’est au XIXème
siècle que l’on se préoccupa du boisement systématique des
Landes de Gascogne et de la fixation des dunes océanes. À
Messanges, les opérations de
boisement ont pris
place en 1837. Le paysage a
été alors fixé tel que
nous le voyons
aujourd’hui avec d’ouest en est : la plage, la dune haute,
la «lette» (zone
protectrice entre la dune et la forêt où la végétation prend des
formes tourmentées) et la forêt
de pins jusqu’au bourg. Je
peux constater que cet espace
naturel entre mer et village n’a pas été défiguré par une
urbanisation touristique abusive.
La
modernité fait irruption à Messanges au tout début du XXème
siècle, avec l’arrivée du chemin de fer. En effet, en 1904 le
tronçon Soustons-Léon, via Messanges a été construit. À ce
petit train qui cahotait à travers la forêt de pins, s’attachait
très vite une réputation d’inconfort notoire. On l’appelait le
«matchecul». Un surnom dû à la rudesse de ses sièges en
bois. Sa lenteur était proverbiale, on avait donc tout le temps
d’admirer le paysage. (La ligne de chemin de fer sera
désaffectée dans les années 1950. Les anciennes gares restent les
seuls témoins de ce temps révolu.)
De
1940 à 1945, Messanges se trouve en zone occupée. La dune et la
plage, truffées de mines, sont interdites à la population. Deux
blockhaus, éléments du Mur de l’Atlantique, sont construits sur
la dune. Ils étaient reliés par un souterrain. Aujourd’hui, les
blockhaus ont glissé sur la plage et s’enfoncent un peu plus
chaque année dans le sable. Dans l’un des deux, on a retrouvé des
caisses d’obus encore intacts.
Le
grand changement pour le
village s’opère dans les années 60 avec la construction des
premiers lotissements en 1962. Un premier camping est aménagé le
long de la route de la plage, s’agit du camping du «Moïsan».
Aujourd’hui, c’est
incontestablement la plage et l’océan qui attirent le plus les
estivants. Les cinq kilomètres de plage de sable blond dominés par
le sémaphore de la Marine Nationale où la baignade est activement
surveillée. La pleine liberté de chevaucher les célèbres rouleaux
de la côte d’argent, est réservée aux surfers qui à Messanges
peuvent s’adonner à leur sport favori toute l’année grâce à
la douceur du climat. La pêche au «surf casting» dans les
vagues est très prisée des amateurs de piguets, de maigres et de
louvines. Il est aussi possible de capturer des lançons à l’aide
d’un filet à la basse mer dans les baïnes.
Forêts,
Lacs et Plages sont les trois mots magiques qui figurent sur le logo
de Messanges dont les habitants jadis peu tournés vers la mer ont su
aujourd’hui renouer les liens avec l’océan.
«Les landes
formaient à l'horizon un immense arc noir où le ciel métallique
pesait..»
Le Noeud de vipères
(1932) de François Mauriac (1885 – 1970),
écrivain français
Une
légère couverture
grise s’est étiré sous
ciel. Mais attention ! Le soleil est toujours virulent et le
thermomètre affiche 25 degrés.
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L'Océan est derrière la dune |
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Sur les petits rouleaux, les surfeurs sont heureux |
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Le sémaphore de la Marine Nationale |
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Ah ! une piste d'atterrissage pour hélicoptère, quand même |
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Pas de courrier ici, c'est un bureau de poste de secouriste |
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La forêt de pins coupe l'horizon |
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Phil a terminé le policier. Il entame un triller de Guillaume Musso qu'il a trouvé en tête de gondole. C'est son premier roman publié et paru en 2001 aux Éditions Anne Carrière. Il fut imprimé à seulement 3.000 exemplaires, et ne permit pas à l’écrivain de se faire connaître. Ce roman fut introuvable pendant de nombreuses années, et les seuls exemplaires étaient vendus à un prix très élevé. Et moi ? Je vais terminé aujourd'hui, ou demain, le roman de Christian Laborie. (Je te le garde papa, tu vas aimer !) |
À
demain, pour de nouvelles aventures et découvertes !