lundi 28 mars 2022

Messanges

Messanges est un village d’environ 1000 habitants, situé au sud des Landes dans le canton de Soustons. D’une altitude moyenne de 7 à 8 mètres, bordée par l’océan à l’ouest, la commune est limitrophe avec celles de Moliets au nord, d’Azur à l’est et de Vieux-Boucau au sud. Les bourg et ses «quartiers» entourés de vastes pinèdes et d’étangs paisibles nous offrent l’image d’une localité typique du Marensin.

Il existe peu de documents qui permettent de retracer l’histoire du village, en ce qui concerne son nom, de nombreuses hypothèses ont été émises. Voici la plus poétique : D. Habas, historien landais dit ceci : «L’heureuse sonorité du nom évoque la nature chantante des lieux… le gazouillis des oiseaux rien qu’en pensant aux mésanges

Grâce aux vestiges trouvés au siècle dernier, les chercheurs savent que la région était traversée à l’époque gallo-romaine par le «Camin Romiou», une voie côtière qui reliait Bordeaux à Dax et Bayonne. Le littoral devait être bien différent de celui d’aujourd’hui puisqu’il était possible de ramasser des huîtres au bord de la route des lacs.

Il faut cependant parvenir au XIII siècle pour trouver une première mention écrite concernant Messanges, une des paroisses de ce petit pays côtier qui été nommée alors «Marensin». La première mention écrite de l’existence de Messanges date de 1242 dans un écrit du roi d’Angleterre Henri III.

Le détournement de l’Adour marque la fin d’une période de relative prospérité. Un exode massif de la population suit le départ du fleuve et Le plecq nommé dorénavant Port d’Albret, puis Vieux-Boucau acquiert définitivement son autonomie. Finalement, le village poursuivant sa vocation rurale survécut tant bien que mal au détournement de l’Adour. La diversification des productions agricoles et sylvicoles jointe aux revenus tirés des pins, de la vigne et du miel assurait le minimum vital. Il ne faut pas oublier aussi l’élevage des moutons, l’image du berger juché sur ses échasses, surveillant les troupeaux qui paissaient sur les terrains vacants, en bordure des étangs ou sur les dunes mouvantes de la mer, qui reste incontournable dans le pays, et ça je l’ai déjà vu enfant lorsque mes parents nous conduisaient en vacances dans la région. En ce qui concerne les revenus tirés des pins, il ne s’agissait pas à l’époque de revenus issus de la vente du bois mais plutôt de la résine et de ses dérivés. Le gemmage était pratiqué intensivement. On n’utilisait pas encore le fameux pot de résine, que j’ai aussi vu gamine, mais on creusait au pied de l’arbre un trou, le «crot», dans lequel on recueillait le précieux liquide.

Le premier Maire de Messanges, Jean Fayet, a été élu en 1793. Au début du XIXéme siècle, la situation de la commune n’était guère brillante, mais à cette époque, je n’étais pas née. La dépopulation s’accentuait, les biens communaux se dégradaient. Le bourg à cette époque ne comptait plus que dix maisons. La mortalité infantile était très forte. Les marais insalubres favorisaient la propagation des fièvres. À ce sombre tableau venait s’ajouter l’incendie catastrophique qui a ravagé la contrée en 1803. Le 23 août, le feu, était parti de Seignosse, gagnait les forêts de Soustons, Vieux Boucau et Messanges. Le 27 août, 700.000 pins ont brûlé en un jour.

Petit à petit, dans les années 1880, au village, les mœurs s’adoucissaient et les habitants s’adonnaient à des occupations plus divertissantes. Les gens se rencontraient dans les estaminets pour boire un bon coup certes, mais aussi pour se rencontrer, discuter de chasse, de pêche et jouer aux quilles. La municipalité se préoccupait aussi comme il se doit du sort des plus démunis. Un atelier de charité a été créé en 1883 et chaque année, pour le 14 juillet, on offrait le pain et le fromage gratuitement. Cette tradition charitable se perpétuera jusqu’aux années 1950.

Les dernières années du siècle voient de nouveau aménagement. La commune a acheté, en 1889, un terrain pour la construction d’une école de filles au lieu-dit «Minjon», au bourg, le long de la route de Messanges à Vieux Boucau. En 1889, le cimetière qui entourait l’église est déplacé le long de la route de Vieux Boucau.

La forêt ne poussait que sur les dunes anciennes. C’est au XIXème siècle que l’on se préoccupa du boisement systématique des Landes de Gascogne et de la fixation des dunes océanes. À Messanges, les opérations de boisement ont pris place en 1837. Le paysage a été alors fixé tel que nous le voyons aujourd’hui avec d’ouest en est : la plage, la dune haute, la «lette» (zone protectrice entre la dune et la forêt où la végétation prend des formes tourmentées) et la forêt de pins jusqu’au bourg. Je peux constater que cet espace naturel entre mer et village n’a pas été défiguré par une urbanisation touristique abusive.

La modernité fait irruption à Messanges au tout début du XXème siècle, avec l’arrivée du chemin de fer. En effet, en 1904 le tronçon Soustons-Léon, via Messanges a été construit. À ce petit train qui cahotait à travers la forêt de pins, s’attachait très vite une réputation d’inconfort notoire. On l’appelait le «matchecul». Un surnom dû à la rudesse de ses sièges en bois. Sa lenteur était proverbiale, on avait donc tout le temps d’admirer le paysage. (La ligne de chemin de fer sera désaffectée dans les années 1950. Les anciennes gares restent les seuls témoins de ce temps révolu.)

De 1940 à 1945, Messanges se trouve en zone occupée. La dune et la plage, truffées de mines, sont interdites à la population. Deux blockhaus, éléments du Mur de l’Atlantique, sont construits sur la dune. Ils étaient reliés par un souterrain. Aujourd’hui, les blockhaus ont glissé sur la plage et s’enfoncent un peu plus chaque année dans le sable. Dans l’un des deux, on a retrouvé des caisses d’obus encore intacts.

Le grand changement pour le village s’opère dans les années 60 avec la construction des premiers lotissements en 1962. Un premier camping est aménagé le long de la route de la plage, s’agit du camping du «Moïsan».

Aujourd’hui, c’est incontestablement la plage et l’océan qui attirent le plus les estivants. Les cinq kilomètres de plage de sable blond dominés par le sémaphore de la Marine Nationale où la baignade est activement surveillée. La pleine liberté de chevaucher les célèbres rouleaux de la côte d’argent, est réservée aux surfers qui à Messanges peuvent s’adonner à leur sport favori toute l’année grâce à la douceur du climat. La pêche au «surf casting» dans les vagues est très prisée des amateurs de piguets, de maigres et de louvines. Il est aussi possible de capturer des lançons à l’aide d’un filet à la basse mer dans les baïnes.

Forêts, Lacs et Plages sont les trois mots magiques qui figurent sur le logo de Messanges dont les habitants jadis peu tournés vers la mer ont su aujourd’hui renouer les liens avec l’océan.

«Les landes formaient à l'horizon un immense arc noir où le ciel métallique pesait..»

Le Noeud de vipères (1932) de François Mauriac (1885 – 1970), écrivain français

Une légère couverture grise s’est étiré sous ciel. Mais attention ! Le soleil est toujours virulent et le thermomètre affiche 25 degrés.


L'Océan est derrière la dune

Sur les petits rouleaux, les surfeurs sont heureux










Le sémaphore de la Marine Nationale

Ah ! une piste d'atterrissage pour hélicoptère, quand même

Pas de courrier ici, c'est un bureau de poste de secouriste

La forêt de pins coupe l'horizon


Phil a terminé le policier. Il entame un triller de Guillaume Musso qu'il a trouvé en tête de gondole. C'est son premier roman publié et paru en 2001 aux Éditions Anne Carrière. Il fut imprimé à seulement 3.000 exemplaires, et ne permit pas à l’écrivain de se faire connaître. Ce roman fut introuvable pendant de nombreuses années, et les seuls exemplaires étaient vendus à un prix très élevé.
Et moi ? Je vais terminé aujourd'hui, ou demain, le roman de Christian Laborie. (Je te le garde papa, tu vas aimer !)

À demain, pour de nouvelles aventures et découvertes !

1 commentaire:

  1. Hey..
    Un petit coucou..
    Profitez bien dans les Landes..!
    Super le livre de Guillaume Musso.. J'avais bien aimé...
    Milles bisous et caresses de Sallie..

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