Qui est Sophie Wallerstein ?
En 1848, Léopold Javal, banquier parisien, a acheté à Louis David Allègre le domaine de 710 hectares d'Arès et Andermos. Il est le vrai créateur du domaine en faisant creuser des canaux d'irrigations, planté des pins maritimes, asséché la Lande. Il a acquit le domaine de la Saussuze de 2.000 hectares incultes (concession officielle de Napoléon III à Léopold Javal) et transformé en une vaste pinède. Il a fait creusé des puits artésiens pour combattre la fièvre typhoïde.
Après la mort de Léopold Javal, sa femme a poursuit ses grands travaux et, lors de son propre décès en 1893, le domaine s'étendait sur 2.845 hectares.
Parmi leurs cinq enfants, Sophie née en 1853, épouse de Paul Wallerstein, est héritière du domaine. Avant de faire le bilan de son œuvre, il convenait d'évoquer son héritage intellectuel et éthique.
En effet, l'activité de Léopold Javal était loin d'avoir été limitée à Arès et au Bassin d'Arcachon. Elle concernait la France entière. Ce banquier saint-simonien, habité par des préoccupations sociales, n'avait pas seulement contribué à la réhabilitation et à la récupération de zones agricoles et rurales sinistrées ou abandonnées, il avait également contribué à la création des premières compagnies de chemin de fer, de logements sociaux et d'établissement hygiéniques comme les bains de la Samaritaine à Montrouge. Pour preuve est que le fait de ce député de l'opposition ait reçu, lors de l'exposition universelle de 1867, une médaille de Napoléon III.
De1895 à 1913, Sophie Wallerstein a créé la maison de Santé et l'a agrandi. Sa fondation a été reconnue d'utilité publique en 1904. elle a créé la bibliothèque populaire Wallerstein. Comme elle adorait les enfant mais n'avait pas pu en avoir, elle a créé un Aérium de 12 hectares boisés au bord du bassin d'Arcachon afin d'y accueillir des enfants de santé fragile et de condition modeste. Ces établissements étaient soit gratuis pour les indigents soit payants au moindre tarif.
Pour anticiper les lois anti-juives, Sophie Wallerstein a dissout sa fondation et fait don de tous ses biens à la Croix Rouge Française sous des conditions bien précises comme l'obligation de conserver la dénomination de sa fondation Wallerstein, entretenir les bâtiments et utiliser l'Aérium à des fins sociales pour l'enfance).
Sophie Wallerstein est décédée en 1947.
L'Aérium a fonctionné en tant que tel jusqu'au 31 décembre 1970. depuis, il est à l'abandon, hormis entre 1986 et 1991, pendant laquelle François du Plessis, appelé pour réhabilité l'Aérium et y accueillir des enfants défavorisés, y a effectué les travaux de première urgence dont la réfection de la toiture grâce au mécénats ce qui a empêché le bâtiment de s'effondrer. Il a, par la suite, été expulsé illégalement.
En 2000 l'association des 4A, avec l'aide de Françoise Choay, arrière-petite-nièce de Sophie Wallerstein a obtenu l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques de la totalité des bâtiments, y compris la parcelle, sur la proposition unanime de la commission régionale du Patrimoine et des sites, et ce malgré l'opposition de la Croix-Rouge, qui avait l'intention de raser les bâtiments.
L'Aérium offre un intérêt et des enjeux autrement importants par la façon dont, en évitant tous les pièges du néo-régionalisme, il a su respecter les traditions locales. Non seulement il représente le seul patrimoine local de la ville d'Arès, il se prête à une réutilisation contemporaine et fait l'objet à l'heure actuelle de projets viables et conformes à l'esprit de sa fondatrice. Mais il pourrait, dans les années à venir, s'avérer un facteur précieux de stimulation et d'incitation pour la création autour du bassin d'un environnement et d'équipements à l'échelle humaine respectueux et de l'écologie et des traditions locales.
Ce matin, nous avons reçu deux gouttes d'eau, cela ne nous a pas empêché d'aller voir, à vélo, l'exposition sur Sophie Wallerstein sous le hall de la ville Arès, le soleil est vite réapparu, le thermomètre affiche, à l'abri, 23 degrés. L'orage est toujours annoncé ! Que font les informaticiens météorologues ?
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- «Sur mes cahiers d'écolier,
- Sur mon pupitre et les arbres,
- Sur le sable sur la neige,
- J'écris ton nom...
- Et par le pouvoir d'un mot
- Je recommence ma vie
- Je suis né pour te connaître,
- Pur te nommer LIBERTÉ.»
Paul ÉLUARD (1895-1952), «Liberté», Poésie et Vérité (1942)
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Ne pleure pas petite Reine tu seras rhabillée bientôt car nos pérégrinations ne sont pas terminées |
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