lundi 1 mai 2023

Les beldis et fin des flânerie en calèche

On ne verra pas un chien en laisse au Maroc. Ou alors il s’agit d’animal de compagnie d’un touriste. Car en Afrique du Nord les chiens vivent en liberté et en meutes. Ils aboient surtout la nuit.

Ils sont en bandes organisées et s’affrontent.

Le nombre de chiens errants, de taille moyenne au museau noir et aux pattes blanches, au Maroc, appelés beldis, possédant les rues, est estimé à trois millions. Beldi est un terme collectif désignant les chiens métis originaires du pays.

Beaucoup d’entre eux vivent dans des conditions désastreuses, se nourrissant de restes de nourriture provenant des ordures et souffrant de blessures et de maladies, notamment la gale ou de la rage. La peur de la rage est la principale raison pour laquelle certains Marocains n’aiment pas les beldis.

La rage tue environ 60.000 personnes chaque année dans le monde. Malgré les efforts déployés pour lutter contre cette zoonose, le Maroc enregistre encore de nombreux cas. Selon les données du ministère de la santé, une moyenne de 20 cas de rage humaine est enregistrée annuellement. 400 cas de rage animale sont recensés chaque année. Dans 9 cas sur 10, la personne concernée a été contaminée par un chien enragé, qui reste le réservoir et le principal vecteur de cette maladie. Il existe un cas confirmé d’un touriste autrichien qui a été mordu par un beldi enragé dans la ville côtière d’Agadir et qui est décédé par la suite.

En 2017, Salima Kadaoui, une militante peu ordinaire, qui porte un amour inconditionnel aux animaux. et ses collègues ont lancé le projet Hayat –qui signifie «vie» en arabe– dans le but de faire de Tanger la première ville africaine sans rage, principalement en vaccinant et en stérilisant 30.000 chiens d’ici 2025. Plus de 2.500 animaux ont été vaccinés et relâchés. Grâce au soutien financier du ministère marocain de l’Intérieur, qui soutient le TNR, ce nombre devrait augmenter.

Certains habitants, comme le journaliste d’Agadir Mohamed Reda Taoujni, sont fermement opposés aux programmes TNR pour les beldis. Il affirme que les organisations de sauvetage n’ont pas les ressources nécessaires pour s’occuper des animaux toute leur vie et les vacciner chaque année, et qu’il serait donc plus humain de les euthanasier.

À Tanger, les chiens qui ne peuvent pas être relâchés, comme les animaux malades, vont dans le sanctuaire de deux acres du SFT, qui abrite actuellement plus de 470 chiens. Depuis 2017, le SFT a également placé environ 60 chiens dans des familles en Europe et au Royaume-Uni. Les adoptions aux États-Unis ont été interrompues lorsque les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont suspendu l’importation de chiens provenant de pays présentant un risque élevé de rage.

Le Coran ne dit rien de négatif sur les chiens. “Aucune créature vivante que Dieu a créée n’est impure.” La plupart des gens ne veulent pas que Beldis souffre, toutefois, certains portant des blessures sont devenus dangereux. Les habitants des villes marocaines ont commencé à jeter des petites pierres pour se protéger et leurs enfants.

Les chiens des rues empêchent certains touristes de se promener en toute sécurité et que leurs aboiements incessants empêchent les gens de dormir la nuit.

Le Conseil de la ville de Marrakech a déclaré la guerre aux chiens errants. En l’espace d’une seule journée, 19 chiens ont été capturés. Ce nombre a atteint 28 animaux errants le lendemain, dont 9 chats. Au total, le Bureau communal d’hygiène a capturé 102 chiens errants en cinq jours, selon le Conseil de la ville.

Les zones où les cas de rage sont généralement déclarés ont toutes une particularité. Il s’agit souvent de nouveaux quartiers et de nouvelles villes où les chantiers de construction poussent comme des champignons. Les chiens errants se multiplient généralement dans les nouveaux quartiers. Les gardiens de chantiers ont cette habitude de s’entourer de chiens, car, indirectement, ils surveillent le matériel de construction. Ils deviennent en quelque sorte des «collaborateurs» qui apportent une assistance cruciale dans la tâche de surveillance, d’où leur appellation de «chiens communautaires». Ces chiens ont un cycle de reproduction de deux fois par an. Ils se multiplient et constituent par la suite des meutes au sein desquelles un individu contaminé peut transmettre le virus à plusieurs membres de la communauté.

À Casablanca, il n’y a pas que les chiens errants qui sont menacés, car le Conseil communal de Casablanca s’apprête à adopter un arrêté municipal interdisant l’élevage et la circulation des bêtes, bétails et animaux de toutes sortes dans le périmètre urbain de la métropole. Ce texte devrait être examiné et voté lors de la session ordinaire du Conseil prévue pour le 4 mai 2023.

La présence de ces animaux sera interdite aussi bien sur les voies publiques, rues, ruelles et trottoirs de la métropole que dans les zones et espaces verts et boisés, les terrains non bâtis et les interstices urbains, détaille le texte de ce projet d’arrêté. Seront également interdits la mise en place d’étables de tous types ainsi que les regroupements de bêtes, de bétails et toutes sortes d’animaux, qu’ils soient destinés à la vente ou à toute autre fin.

Pour ceux souhaitant ouvrir une structure de commercialisation d’animaux ou des magasins de vente des animaux de compagnie, l’obtention d’une autorisation sera nécessaire après l’adoption de cet arrêté municipal.

Dans ce texte figure aussi une disposition des plus controversées : l’interdiction des charrettes à traction animale. Le projet d’arrêté interdit «catégoriquement» l’utilisation d’animaux tels que les mules, les ânes ou les chevaux pour le transport des marchandises ou des personnes. «Les charrettes à deux roues et à quatre roues» seront ainsi interdites de circuler dans le périmètre urbain de la métropole. Cette interdiction concerne, par ailleurs, l’utilisation de ces animaux par les vendeurs ambulants.

Mais pourquoi les chiens aboient-ils plus la nuit ? Serait-ce la fin des balades en calèches ? Que vont devenir les petits commerçants ambulants ne possédant pas d’autre véhicule que leur animal de compagnie (âne ou cheval) ?

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«Quand un seul chien se met à aboyer à une ombre, dix mille chiens en font une réalité.»

Proverbe chinois

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Un dernier mini quizz :

Énigme : attention il y a une subtilité !

Il n’y a seulement que deux indices. Je me tairais sur vos réponses. Vous pouvez indiquer autant de solution que vous souhaitez, elles ne sont pas limitées ! Le résultat sera en ligne le 10 mai. C’est dans neuf jours, avez-vous trouvé ?

  • Avec un seul thé.
  • Elle serait sur le calendrier.

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Image du Net (Hespress)







Nous voici déjà en mai
Joyeux 1er mai à tous

À demain, pour de nouvelles aventures et découvertes !

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