Oui,
nous avons le droit de circuler, avec une attestation et toujours
pour les motifs : médicaux, faire des courses de premières
nécessités, se rendre au port, nous sommes toujours en confinement.
Mais les magasins sont bien fermés. Un touriste s'était "cassé
le nez" devant la devanture de la grande surface "Marjane",
hier.
Certains
camping-caristes font, à leur tour, leurs bagages. Ils vont
rejoindre Tanger pour embarquer sur le prochain bateau. Vont rester
ceux qui n'ont pas de billet de bateau, ceux qui préfèrent rester,
ceux qui ont voulu attendre. Nous, nous resterons environ 140
personnes dans mon "petit village".
Après
réflexion, nous avons bien fait de patienter un peu. Car, combien
ont acheté un billet, puis deux, voire trois pour pouvoir enfin
embarquer. Et, à quel prix ?
En
fait, le Maroc n'a pas encore changé d'heure, c'est un bug
informatique qui a modifié les écrans de téléphones. Le Maroc va
repasser au Temps solaire moyen au méridien de Greenwich (GMT) +1 le
dimanche 31 mai 2020 à 2 heures. Pour une petite semaine, Phil et
moi avons déjà adopté ce nouvel horaire. Il faudra faire attention
seulement si, l'un ou l'autre, veut sortir, cette semaine, faire des courses pour ne
pas arriver avant l'ouverture du magasin.
J'ai
beaucoup aimé lire les pages de Fabrice Midal intitulé " Ne
vous laissez plus jamais faire ?" J'aurais pu
m'inspirer pour écrire cet article, je ne joue pas dans la cour des
grands, j'ai préféré transcrire quelques passages. Et, partager
est mon idéal alors voici :
"Comment devenir
fort ? Le surf est un vieil art polynésien, un rituel de
passage réservé à l'origine aux princes et aux rois qui
démontraient leur puissance en affrontant les vagues sur une longue
planche de bois. Ils n'étaient pas plus musclés que les autres,
mais ils se transmettaient un secret infaillible : l'intensité
de la présence face à la violence de la vague.
La vague qui déferle
ne peut pas être contrôlée ni annihilée. Refuser de la voir n'est
pas non plus une solution : sa violence emporterait le surfeur
le plus aguerri comme un simple fétu de paille. Le seul moyen de ne
pas se laisser écraser par elle est d'entrer en rapport avec elle,
de se mouvoir en harmonie avec elle, de danser avec elle et ainsi de
la dompter.
La vague est comme la
tempête devant laquelle plie le roseau de la fable. Parce qu'il sait
danser avec le vent, il en triomphe, alors que le vigoureux chêne,
qui reste debout dans une démonstration de toute-puissance, est
déraciné. Le roseau n'est pas "puissant" dans le sens
commun où nous entendons le mot puissance. Il n'est pas
intrinsèquement "fort". Mais il se révèle fort en
sachant résister et triompher de l'emmerde qu'est la tempête.
J'ai rencontré des
roseaux. Des personnes tout à fait ordinaires qui ont traversé des
épreuves extraordinaires. … "La force n'est pas statique,
elle vient dans l'épreuve", écrit Nietzsche dans Le crépuscule
des idoles. Cette force, il l'appelle la "volonté de puissance"
qui nous meut au moment où nous avons le plus besoin d'elle. Elle ne
se contrôle pas. Notre seul pouvoir est de la reconnaître et de
nous confier à elle. De lui accorder notre confiance et de suivre le
mouvement de la vie qu'elle nous indique. De nous déployer avec elle
plutôt que de nous laisser ronger par le ressentiment, la peur, la
culpabilité.
La force naît quand
nous apprenons à dire oui à la vie, à la laisser croître en nous
plutôt que de nous auto-maltraiter par la plainte incessante. Elle
n'est pas un préalable à l'engagement, mais une résultante de
l'engagement. Le surfeur n'est pas fort avant de rencontrer la vague.
Il acquiert sa force grâce à la vague qu'il regarde en face, en
anticipant la manière dont elle se déploie.
….. La méditation
m'a appris à sortir de ma bulle pour être attentif, curieux,
présent à la réalité. À surfer avec ses vagues. À plier avec
ses tempêtes. À l'accompagner au lieu de chercher vainement à m'en
protéger.
J'ai médité. Je me
suis assis. Je me suis posé à terre. J'ai accepté de ne pas tout
savoir. De ne pas tout contrôler. Je suis triste, je suis angoissé,
j'ai des emmerdes, il fait trop chaud, j'ai mal au dos, il y a de la
joie : Je laisse tout venir, je me contente d'observer. Tous, y
compris le bruit de cette voiture qui vient de la rue et me perturbe,
le chant de l'oiseau qui m'émerveille, mon téléphone qui sonne
parce que j'ai oublié de le placer en mode silencieux. Je suis avec
ce qui est. J'entre en rapport avec toutes ces réalités. Je
n'analyse pas, je ne rêve pas, je n'élabore pas des conceptions sur
ce que ma vie devrait être et qu'elle n'est pas.
Je m'enracine pour
être enfin quelque part. Pour trouver un sol, même s'il n'est pas
parfait. Je m'assieds dans ma vie telle qu'elle est, avec ses
réussites, ses possibles, ses échecs, j'écoute son rythme en moi
au lieu de vouloir lui imposer mon propre rythme. Je vois la vague.
On me dit qu'elle est un ennemi, qu'il ne devrait pas y avoir de
vagues. Je réalise que s'il n'y a pas de vagues pour me stimuler, il
n'y a plus de vie. Je cesse de me sentir faible. Je deviens le roi
surfeur qui épouse la force de la vague et s'en abreuve. Car la
méditation n'est pas un acte de renoncement, d'étouffement, mais
une façon de ne rien fuir, de s'ouvrir à tout comme une fleur au
matin.
Nous sommes tous des
roseaux, nous sommes tous des héros. Nous sommes tous capables
d'avoir la force avec nous. Surtout quand nous nous sentons
vulnérables ! "L'homme courageux est à l'épreuve de la
crainte autant qu'homme peut l'être", dit Aristote dans l'un de
ses plus beaux enseignements à Nicomaque. Il n'est pas courageux
parce qu'il entre en rapport avec sa crainte. Il est fort parce qu'il
a peur. Il est fort parce qu'il ose trembler, il est fort parce qu'il
y a des jours où qu'il ose pleurer, il ose être touché, il ose
toucher la réalité.
….. Je suis fort dès
que je ne cherche pas à me préserver de la réalité, mais sais
prendre appui sur elle pour avancer."
"La force n'est pas
la puissance du chêne. Elle est la force du roseau."
Merci Sylvie
En
rétention, dans "mon petit village", sous l'astre brûlant,
je ne tremble pas, je ne me mêle pas des conversations tumultueuses. Placide, je préfère attendre. Je demande seulement au soleil d'envoyer
des rayons un peu moins cuisants. Mais, m'écoute t-il ? Les
Africains prient le ciel d'envoyer de la pluie, ils pleurent à
genoux, mais l'averse ne vient pas. Alors je suis patiente, car j'ai
la chance d'avoir une porte qui va s'ouvrir bientôt. Oui, bientôt
je vais fouler le sol français, je vais revoir ma patrie.
Profitez de l'instant présent |
Profitez de cette belle nature |
Je ne regretterai pas de partir, mais, je n'oublierai pas ces perspectives |
Bonne
nouvelle, le nombre d'infections au coronavirus est passé que de
7.429 à 7.433 en 24 heures, et celui de personnes guéries, de 4.686
à 4.703. En outre, un nouveau décès est à déplorer le total
est passé de 198 à 199.
La température affiche
À l'abri à l'heure, future, marocaine |
À l'ombre, le gérant du camping dit qu'il n'y a jamais eu des températures
aussi élevées à cette époque de l'année. |
Prenez soin de vous.
À demain pour la suite
de l'aventure !
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