Le
mardi 7 janvier 2020 à 7 heures à Alajoid, en Espagne, le
thermomètre affichait -4 degrés, à l'extérieur. Glagla !
Nous avions beaucoup de kilomètres à parcourir c'était la raison pour
laquelle nous nous étions levés tôt. Le brouillard était si
intense sur l'autovia, que nous ne voyions pas à cent mètres.
Heureusement, Phil est un bon chauffeur !
J'avais
beau scruter la route, je n'y voyais rien, pas plus sur les côtés.
J'étais pourtant bien certaine que nous passions tout près des
champs d'oliviers s'étendant à perte de vue. Je ne pouvais pas être
plus tendue que si je tenais le volant. C'était tellement difficile
d'être attentionné sur la conduite, c'était tellement difficile de
garder sa distance avec les véhicules qui précédaient, c'était
tellement difficile de tenir le volant lorsque nous étions happés
par le souffle d'un camion nous doublant à vive allure.
Lorsque
le jour s'était levé, enfin une lueur du soleil perçait légèrement
le ciel ouaté. Le brouillard se dissipait et je pouvais admirer le
paysage montagneux couvert de givre. Le frimas sur les clairières et
les arbres défeuillés formaient un tableau pharaonique. Ce paysage
hivernal était splendide. J'étais bien, couverte d'un léger
pull-over, sur-élevée dans l'habitacle chauffé, j'admirais le
panorama défiler derrière la vitre.
Mais
le spectacle a été de courte durée quand la brume, encore plus
épaisse, était de retour. Nous n'y voyions pas à 50 mètres
lorsque nous roulions dans les vallées. Puis, alors que la route
grimpait vers les sommets, le soleil nous faisait un clin d’œil.
L'astre jouait à cache-cache.
Presque
en arrivant à Mérida, le brouillard s'était enfin dissipé. Je ne
regardais plus la carte routière et le gps guidait Phil. Nous étions
presque arrivés.
À
Monesterio, c'était l'avant-dernière étape en Espagne !
L'Espagne
que je ne reverrai pas cette année car elle a fermé ses frontières
jusqu'à l'automne. Le compte à rebours a commencé. Enfin je
l'espère ! Pourvu que le Pacha de la province de Marrakech nous
donne l'autorisation de partir vers Tanger ? Dès que nous
aurons cette attestation en poche nous pourrons être certains que la
compagnie maritime italienne "GNV" aura reçu
l'autorisation d'embarquer des touristes. Combien de camping-caristes
ont dû annuler un billet pour en racheter un autre, car ils
n'avaient pas pu embarquer ? Le départ du 8 mai est reporté au
12. Il semblerait que les appareillages des 12 et 16 sont confirmés.
La compagnie ne parle plus du 24. Et pourtant, je connais des
personnes qui ont un billet en poche pour cette date ! J'espère,
sincèrement pour eux, qu'ils embarqueront. L'embarcation prévue le
1er juin, est déjà réservée et complète. Le 13 et deux autres
dates s'étalant jusqu'à fin juin sont programmées. Si nous ne
partons pas le 13, nous partirons sur un des navires suivants, les
20, 27 ou 28, mais il est certain que nous allons décamper avant les
mois estivaux pendant lesquels la température avoisine les 50 degrés
à l'abri. Je peux lire sur le site de la compagnie que nombreux
départs sont envisagés à partir de la mi-juin contrairement aux
mois précédents, ce qui me réconforte.
La
fin du confinement au Maroc est annoncé pour le 20 mai, s'il n'est
pas prolongé nous nous rapprocherons de Tanger et de l'Océan. Un
peu d'air marin me plairait beaucoup.
"Bel astre
voyageur, hôte qui nous arrives
Des profondeurs du
ciel et qu'on n'attendait pas,
Où vas-tu ? Quel
dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogues au
large en cette mer sans rives,
Sur ta route, aussi
loin que ton regard atteint,
N'as-tu vu comme ici
que douleurs et misères ?
Dans ces mondes épars,
dit ! Avons-nous des frères ?
T'ont-ils chargé pour
nous de leur salut lointain ?
Ah ! Quand tu
reviendras, peut-être de la terre
L'homme aura disparu.
Du fond de ce séjour
Si son œil ne doit
pas contempler ton retour,
Si ce globe épuisé
s'est éteint solitaire,
Dans l'espace infini
poursuivant ton chemin,
Du moins jette au
passage, astre errant et rapide,
Un regard de pitié
sur le théâtre vide
De tant de maux
soufferts et du laveur humain."
Poème
de Louise Ackermann.
À
la Comète de 1861
Le
nombre d'infection au coronavirus augmente légèrement de 4.903 à
5.053 en 24 heures. L'écart entre le nombre de décès qui passe de
174 à 179 et celui de personnes guéries passées de 1.438 à
1.653 se creuse toujours. L'état marocain a pris les bonnes mesures.
Les autochtones respectent, en grande majorité, les mesures
sanitaires. Je sais aussi que la sûreté nationale, la gendarmerie
royale veillent et la justice est très sévère.
Nous
nous habituons à la chaleur, enfin jusqu'à 35 degrés, lorsque nous
serons de retour dans Mon pays, nous allons avoir certainement froid.
Le thermomètre affiche :
À l'abri, à l'heure marocaine (heure du soleil) |
Au soleil (même heure) |
Et là, à l'heure que
j'écris ces lignes, je viens d'apprendre que le bateau du 16 mai,
pourtant confirmé, vient d'être annulé ! Tous les passagers
vont devoir demander le remboursement et s'inscrire sur une autre
traversée !
Prenez soin de vous.
À demain pour la suite
de l'aventure !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire