mardi 5 mai 2020

TIC - TAC... Soyons patients

Le mardi 7 janvier 2020 à 7 heures à Alajoid, en Espagne, le thermomètre affichait -4 degrés, à l'extérieur. Glagla ! Nous avions beaucoup de kilomètres à parcourir c'était la raison pour laquelle nous nous étions levés tôt. Le brouillard était si intense sur l'autovia, que nous ne voyions pas à cent mètres. Heureusement, Phil est un bon chauffeur !
J'avais beau scruter la route, je n'y voyais rien, pas plus sur les côtés. J'étais pourtant bien certaine que nous passions tout près des champs d'oliviers s'étendant à perte de vue. Je ne pouvais pas être plus tendue que si je tenais le volant. C'était tellement difficile d'être attentionné sur la conduite, c'était tellement difficile de garder sa distance avec les véhicules qui précédaient, c'était tellement difficile de tenir le volant lorsque nous étions happés par le souffle d'un camion nous doublant à vive allure.
Lorsque le jour s'était levé, enfin une lueur du soleil perçait légèrement le ciel ouaté. Le brouillard se dissipait et je pouvais admirer le paysage montagneux couvert de givre. Le frimas sur les clairières et les arbres défeuillés formaient un tableau pharaonique. Ce paysage hivernal était splendide. J'étais bien, couverte d'un léger pull-over, sur-élevée dans l'habitacle chauffé, j'admirais le panorama défiler derrière la vitre.
Mais le spectacle a été de courte durée quand la brume, encore plus épaisse, était de retour. Nous n'y voyions pas à 50 mètres lorsque nous roulions dans les vallées. Puis, alors que la route grimpait vers les sommets, le soleil nous faisait un clin d’œil. L'astre jouait à cache-cache.
Presque en arrivant à Mérida, le brouillard s'était enfin dissipé. Je ne regardais plus la carte routière et le gps guidait Phil. Nous étions presque arrivés.
À Monesterio, c'était l'avant-dernière étape en Espagne !

L'Espagne que je ne reverrai pas cette année car elle a fermé ses frontières jusqu'à l'automne. Le compte à rebours a commencé. Enfin je l'espère ! Pourvu que le Pacha de la province de Marrakech nous donne l'autorisation de partir vers Tanger ? Dès que nous aurons cette attestation en poche nous pourrons être certains que la compagnie maritime italienne "GNV" aura reçu l'autorisation d'embarquer des touristes. Combien de camping-caristes ont dû annuler un billet pour en racheter un autre, car ils n'avaient pas pu embarquer ? Le départ du 8 mai est reporté au 12. Il semblerait que les appareillages des 12 et 16 sont confirmés. La compagnie ne parle plus du 24. Et pourtant, je connais des personnes qui ont un billet en poche pour cette date ! J'espère, sincèrement pour eux, qu'ils embarqueront. L'embarcation prévue le 1er juin, est déjà réservée et complète. Le 13 et deux autres dates s'étalant jusqu'à fin juin sont programmées. Si nous ne partons pas le 13, nous partirons sur un des navires suivants, les 20, 27 ou 28, mais il est certain que nous allons décamper avant les mois estivaux pendant lesquels la température avoisine les 50 degrés à l'abri. Je peux lire sur le site de la compagnie que nombreux départs sont envisagés à partir de la mi-juin contrairement aux mois précédents, ce qui me réconforte.
La fin du confinement au Maroc est annoncé pour le 20 mai, s'il n'est pas prolongé nous nous rapprocherons de Tanger et de l'Océan. Un peu d'air marin me plairait beaucoup.

"Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives
Des profondeurs du ciel et qu'on n'attendait pas,
Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,
Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,
N'as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?
Dans ces mondes épars, dit ! Avons-nous des frères ?
T'ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?
Ah ! Quand tu reviendras, peut-être de la terre
L'homme aura disparu. Du fond de ce séjour
Si son œil ne doit pas contempler ton retour,
Si ce globe épuisé s'est éteint solitaire,
Dans l'espace infini poursuivant ton chemin,
Du moins jette au passage, astre errant et rapide,
Un regard de pitié sur le théâtre vide
De tant de maux soufferts et du laveur humain."
Poème de Louise Ackermann.
À la Comète de 1861

Le nombre d'infection au coronavirus augmente légèrement de 4.903 à 5.053 en 24 heures. L'écart entre le nombre de décès qui passe de 174 à 179 et celui de personnes guéries passées de 1.438 à 1.653 se creuse toujours. L'état marocain a pris les bonnes mesures. Les autochtones respectent, en grande majorité, les mesures sanitaires. Je sais aussi que la sûreté nationale, la gendarmerie royale veillent et la justice est très sévère.

Nous nous habituons à la chaleur, enfin jusqu'à 35 degrés, lorsque nous serons de retour dans Mon pays, nous allons avoir certainement froid. Le thermomètre affiche :

À l'abri, à l'heure marocaine (heure du soleil) 
Au soleil (même heure)


Et là, à l'heure que j'écris ces lignes, je viens d'apprendre que le bateau du 16 mai, pourtant confirmé, vient d'être annulé ! Tous les passagers vont devoir demander le remboursement et s'inscrire sur une autre traversée !

Prenez soin de vous.

À demain pour la suite de l'aventure !

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