Le
mercredi 8 janvier 2020, au matin, il faisait beaucoup moins froid à
Monesterio. Nous reprenions la route en direction de Séville, puis
traversions la ville envahit de véhicules en tous genres, il était
9 heures 30, heure d'embauche pour beaucoup.
En
direction de Jerez de Frontera, au Sud-Est, un incommensurable soleil
ambré levant gênait Phil, qui mettait souvent sa main en visière
pour se protéger de la lueur intense et, surtout pour voir les
véhicules qui roulaient en tous sens sur les larges artères. De mon
côté, j'essayais, au mieux, de le guider : - "prends la
file de gauche, reste au milieu, il faut tourner à droite..."
Ce n'est jamais bien facile de traverser une grande ville à cette
heure de la journée.
Nous
arrivions sans encombre, et plutôt facilement, en suivant le courant
des files de véhicules à la sortie sur une nationale vers le Sud.
Il n'y avait pas d'autovia en cette région, toutefois les travaux,
en cours, me donnaient l'impression qu'une était en construction.
Nous
contournions Jerez de Frontera, les oliviers s'étalaient jusqu'à
l'horizon dans cette belle région. Les rayons du soleil illuminaient
les arbustes aux feuillages verdoyants dans les vallons couverts de
la rosée matinale. La vue était remarquable. C'était bien plus
agréable de rouler sur la nationale que sur l'autopista (autoroute
payante) qui longeait notre route ou la croisait tantôt
par-dessus, tantôt par-dessous. Je profitais de la beauté des
paysages sous les rayons du soleil, la température extérieure était
de 18 degrés, un temps que les Bretons enviaient.
Nous
contournions allégrement Jerez de Fontera pour rejoindre l'autovia
en direction d'Algéciras. Je pressentais l'arrivée de la fin de
l'Europe.
Le
gps nous guidait parfaitement bien car nous sommes arrivés
exactement entre le grand parking d'une grande surface "Carrefour"
et l'agence de voyage "Gutierrez" où nous allions acheter
nos billets aller/retour Algèciras - Tanger Med. Les
camping-caristes habitués à passer l'hiver, depuis quelques années,
au Maroc connaissent bien cet endroit : Nous nous en sommes
aperçus en les regardant, de notre habitacle, se concerter. Ils se
reconnaissent, ils se rassemblent.
Nous
décidions de prendre le bateau du lendemain, entre celui de 8 heures
et l'autre de 11 heures, nous préférions le second, car nous
n'avions pas l'intention de nous lever aux aurores surtout que nous
n'étions pas exactement sur le port et devions y être une heure
avant l'embarquement.
Nous
étudions, déjà, la carte du Maroc, le lendemain, nous y serons !
Mais, pour combien de temps ? Trois mois était notre objectif,
confinés, nous arriverons début juin à 6 mois !
Dans
mon article d'hier, j'indiquais que la compagnie maritime italienne
GNV avait reporté le départ du 8 mai au 12. Qu'il semblait que les
appareillages des 12 et 16 étaient confirmés. Et, que la compagnie
ne parlait plus du 24. Puis, à la fin de ce même article,
j'apprenais que l'embarcation du 16 était annulé. Nous croisons les
doigts pour que notre bateau parte bien le 13 juin et ce sans date de
modification.
Nous
sommes tous épuisés d'attendre, surtout de ne pas savoir. J'ai
écris une lettre pour informer de notre situation et surtout de
l'attitude de la compagnie GNV à 50 millions de consommateurs, aux Ministère des Affaires Étrangères et aux
journaux suivants :
- Ouest France,
- L'Est Républicain,
- Dernière Nouvelle d'Alsace,
- Var Matin,
- La Provence.
Hier soir nous étions invités par toute l'équipe du camping à partager un ftour. Le ftour est un repas qui se déroule à la rupture du jeûne où la famille et les amis se rassemblent. Avec cette pandémie et l'état de confinement les rassemblement sont interdits, il n'empêche que les gérants du camping ont organisé cette fête en invitant un petit groupe de personnes choisies. Cette invitation sera renouvelée chaque mardi soir avec d'autres camping-caristes afin que tous les 180, que nous sommes, puissent en bénéficier.
C'était
notre tour hier, nous étions dans le premier groupe. Les petits
plats dans les grands, comme on dit en France ! D'abord les
musulmans après avoir entendu l'appel de la mosquée, au coucher du
soleil, boivent un petit verre de lait et mangent 2, 4 ou 6 dattes.
Jamais un nombre impair. Puis ils vont prier, à la mosquée (en
cette période de confinement, ils prient, seuls, chez eux). Et
arrive le moment que nous avons partagé. Les plats, cuisinés toute
la journée avec application, sont alignés avec parcimonie, en
quinconce, sur des tables. Briwats légumes, briwats poulet, briwats
fruits de mer, crêpe baghrir, crêpes msomen, batbotes farcis....,
Quel bonheur de partager ce repas. Merci à toute l'équipe.
Céline, la secrétaire devant Cristina la gérante du camping |
Jessie, le gérant du camping en tenu d'apparât |
Armed |
De gauche à droite, Armed, un des employés, Marro, le gardien de nuit, et David, en français, le serveur |
À gauche, Omar, le cuisiner, à droite, Youssef en djellaba pour les circonstances, un des employés
|
Oui, tu es beau Jessie ! |
Merci Armed, je veux bien une part de pastèque de Zagora. |
[… Ma chère Brett
Peut-être
te souviens-tu de cette histoire que je te racontais, au sujet du
vieil homme en quête du bonheur. Il ère à travers le monde et
demande à tous ceux qui croisent son chemin s'ils peuvent partager
avec lui le secret d'une vie heureuse. Personne n'en est capable. Le
vieil homme rencontre Bouddha, qui accepte de lui révéler ce
secret. Bouddha se penche et prend l'homme par les mains. Il plonge
son regard dans ses yeux las et lui dit : "Ne faites jamais
le mal. Faites toujours le bien." Le vieil homme le dévisage,
perplexe. "Mais c'est trop simple. Je sais cela depuis que j'ai
trois ans !" "Oui, dit Bouddha. Nous savons tous cela
à l'âge de trois ans. Mais lorsque nous atteignons quatre-vingt
ans, nous l'avons oublié."... ]
Inspirée
du livre de poche "Demain est un autre jour"
page
205 et 206
de
Lori Nelson Spielman
Le
nombre d'infection au coronavirus augmente de 5.053 à 5.382 en 24
heures. L'écart entre le nombre de décès qui passe de 179 à 182
et celui de personnes guéries passées de 1.653 à 1.969 se
creuse toujours. La levée du confinement du 20 mai pourrait être
reportée, peut-être, jusqu'à la fin du ramadan (24 ou 25 mai
2020). J'espère que cette date ne sera pas fixée après l'Aid
el-Kebir (fête du mouton)
qui est fixée le 31 juillet 2020 !
Aujourd'hui,
l'atmosphère est très lourde. Le thermomètre affiche :
À l'abri, à l'heure
marocaine (heure du soleil)
|
Au soleil |
Prenez soin de vous.
À demain pour la suite
de l'aventure !
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