dimanche 10 mai 2020

L'intrus dans le poulailler

Une dizaine de nouveaux camping-caristes, dont environ la moitié en 4X4, sont arrivés hier en fin d'après-midi, dans la nuit pour les deux derniers. Ils faisaient, à pied, le tour de camping pour trouver la "meilleure" place. Mais ! Que veulent-ils ? D'où viennent-ils ? Où vont-ils ? Ont-ils le coronavirus ? Trois d'entre-eux ont une sale allure et puent ! Ils ne faut surtout pas croire que nous allons les accueillir les bras ouverts, nous sommes confinés depuis plus d'un mois ! Nous nous sommes créés des affinités et ne souhaitons pas d'intrus ! Avez-vous déjà vu des gélinottes face à une nouvelle congénère, dans un poulailler ? Tout est chamboulé ! Nous étions pareils.

Ce matin, nous apprenons qu'ils étaient à quelques kilomètres de Mhamid près de la frontière algérienne. Les températures avoisinaient 50 degrés la journée et 40 la nuit. Les deux, arrivés en pleine nuit, étaient partis en même temps que les autres néanmoins un pneu d'un véhicule a crevé en route. Ils étaient tous épuisés, ils avaient ramassé une tempête de sable. Aujourd'hui, nous les voyons, les yeux hagards, vider et nettoyer intérieur et soute des camping-cars. De nombreux ont perdu du poids : entre 10 et 19 kilos. Ils étaient dans un camping, pourtant tenu par un français, séquestrés, ils n'avaient pas à manger. Quelques fruits leurs étaient vendus à des prix très excessifs. Une tranche de pastèque pour 10 dirhams alors que c'est le prix du fruit entier. Le propriétaire du camping est un ivrogne et ne pensait qu'à se saouler plutôt que de les aider. Grâce à un responsable d'un autre camping ou d'un hôtel, on se ne sait pas trop encore, ils ont pu avoir un laissé-passer par le caïd de la province et s'échapper et, je dirai même, s'évader. En route, ils ont été testés et contrôlés de nombreuses fois. Ouf, ils ne sont pas porteur du Covid-19 ! Ils n'ont pas pu avoir de médicaments. Un octogénaire, sans le renouvellement de son traitement, n'a plus que 9 de tension. Une jeune femme a pris une année sabbatique pour faire le tour du Maroc avec son garçon âgé d'une dizaine d'année, sac sur le dos. Ils n'ont qu'une canadienne pour abri. Cet enfant, aux cheveux mi-long, brun, vêtu d'un slip de bain rouge me fait penser à Ludwig Briand dans le film "Un indien dans la ville". Une famille, également en toile de tente, mais en 4X4, les cheveux très longs entremêlés, culottés de sarouel, maculés, sans forme, sentant terriblement mauvais, apparentent plutôt à des loosers avec une cigarette à la bouche, évoquant un joint...
Un camping-cariste, sans remorque, a pris un billet de bateau Nador – Sète au prix avoisinant les 800,00 euros pour un départ courant mai. Toutefois, nous ne pensons pas que cette traversée est encore autorisée, certainement moins que Tanger-Med – Sète ! Il ne faut pas les décourager pour le moment !

"Une poule affamée par le rude hiver sans grain, sans gras, sans pain, sans vers qui grelotte dans la froidure… Elle cherche dessous les bancs et dessus les clôtures trouve enfin quelques miettes stoppe net sa diète et prend la poudre d’escampette"
Une poule vit sa vie !

Le nombre d'infection au coronavirus augmente de 5.873 à 6.038 en 24 heures. L'écart entre le nombre de décès qui passe de 186 à 188 et celui de personnes guéries passées de 2.389 à 2.545 se creuse toujours.

Le ciel était gris ce matin, la météo annonçait de la pluie qui ne semble pas venir. Le soleil brille toujours.

Le thermomètre affiche
À l'abri l'heure marocaine (heure du soleil)

Au soleil
Prenez soin de vous.

À demain pour la suite de l'aventure !

1 commentaire:

  1. J'aime bien ta description au sujet de Ludwig Briand dans le film "Un indien dans la ville" célèbre Mimi-Siku qui escaladait la Tour Eiffel, aux côtés de Thierry LHERMITTE, etc..., n'a pas continué sa carrière en tant qu'acteur mais est greffier au Ministère de la Justice... il ne joue pas dans la même "cour" LOL

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